Ils ont promis hier à Nicolas Sarkozy d’appliquer un bonus-malus aux traders. BNP-Paribas réduit de moitié son enveloppe de primes.
Devant leurs représentants « convoqués » hier à l’Élysée, Nicolas Sarkozy a demandé aux banquiers « plus de transparence, plus de contrôle, plus de responsabilité ». Il faut « que les comportements irresponsables puissent être sanctionnés », a-t-il menacé, évoquant les bonus des traders. « Alors que les premiers signes de stabilisation se font jour, on voit revenir les mauvaises habitudes, je ne peux pas l’accepter », a-t-il dit. En termes d’action, le chef de l’État a d’abord renvoyé au prochain sommet du G20, à Pittsburgh, les 24 et 25 septembre, promettant « une initiative française » et de « faire émerger sur ce sujet (des bonus) une approche européenne ». Tout en assurant que « la France ne s’alignera pas sur le moins-disant ni n’attendra pour agir ».
En réponse, les banques se sont engagées, selon Baudouin Prot, directeur général de la BNP, à mettre en place « un système de bonus-malus » dans le calcul des rémunérations variables : les traders seraient associés aux profits comme aux pertes de leur banque. Et Baudouin Prot d’annoncer que la BNP réduira de moitié, à 500 millions d’euros, l’enveloppe prévue pour les bonus de ses traders au premier semestre. Un geste, encore loin des attentes formulées hier par les syndicats, réclamant, certains la fiscalisation, d’autres l’interdiction des bonus.
S’agissant du crédit, Nicolas Sarkozy a exhorté les banquiers à « continuer à accompagner les entreprises », mettant en garde contre un étouffement des « signes de reprise » par un resserrement du crédit. Il leur a demandé d’« accorder une attention particulière au financement des PME ». Mais aucune annonce précise de nature à « réorienter l’activité des banques vers le cœur de métier », la distribution du crédit, comme l’avaient demandé Jean-Christophe Le Duigou, au nom de la CGT, ainsi que d’autres syndicalistes