Bourgoin va de mal en pis. GL Events renonce à devenir l’actionnaire principal du club de rugby. L’audit mené par l’entreprise lyonnaise ayant révélé « une grande fragilité du club sur le plan financier ». Sans solution viable à très court terme, le dépôt de bilan pend au nez des Berjalliens.
Le CSBJ risque très fortement de retrouver la Fédérale III dès la saison prochaine.
A vrai dire, la décision de GL Events ne devrait étonner personne. Pourquoi cette entreprise, qui n’a pas l’habitude de jeter l’argent par les fenêtres, trouverait subitement des charmes au CS Bourgoin-Jallieu qu’il n’avait pas il y a quelques mois à peine ? Car les négociations avec le club berjallien n’ont pas démarré hier. Il y avait déjà eu un premier round. Les discussions entre GL Events, le LOU Rugby ( Pro D2) et le club berjallien avaient débuté au printemps dernier avant d’être interrompues puis de reprendre une semaine avant la reprise du championnat mi-août. Mêmes acteurs, même issu donc.
« Compte-tenu de l’importance des risques encourus », la direction de GL Events a décidé « de ne pas présenter le dossier de reprise du club de rugby berjallien à son conseil d’administration du jeudi 27 août », explique l’entreprise spécialisée dans l’organisation de salons et congrès. Avant, nous étions dans le non-dit. Le communiqué de GL Events a le mérite d’éclaircir la situation. Bourgoin est sur une très mauvaise pente. En effet, selon GL Events, l’audit fait apparaître un besoin de trésorerie « largement supérieur aux sommes évoquées pour permettre sa remise à flot et assurer son développement ».
Le président de GL Events, Olivier Ginon, était pressenti pour injecter près de 1,3 million d’euros pour prendre 56% du capital de la SASP de Bourgoin-Jallieu et renflouer le club isérois. L’objectif de GL Events était de « participer à la création d’un grand club de rugby régional » en fusionnant au terme de la saison 2010-2011 les sections professionnelles du CSBJ et du LOU Rugby, dont GL Events est actionnaire. « Nous ne donnons pas suite à la fusion, et nous souhaitons au CSBJ de pouvoir trouver de quoi couvrir ses besoins financiers pour une bonne continuité de l’élite demain », annonce Yvan Patet, le président du club lyonnais. L’homme avait déjà laissé penser que le projet capoterait il y a quelques jours. « Avec Olivier Ginon et Guy Mathiolon (NDLR : les associés de Pyramide XV, holding du LOU Rugby), nous n’investirons pas 2,3 ou 4 millions d’euros uniquement pour empêcher le CSBJ de couler, déclarait-il dans L’Equipe. Nous avons demandé en fin de saison dernière à nos joueurs d’accepter une réduction de salaire de 20%. Alors mettre deux millions d’euros par an juste pour renflouer les caisses… »
Le flou le plus total règne désormais autour du club. La Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion (DNACG) a bloqué le 15 août quatorze licences de joueurs de Bourgoin, faute de garanties sur le budget du club. Le CSBJ, qui accusait un passif de 2 millions d’euros pour l’exercice 2008-2009, a déjà évité de justesse en juin la rétrogradation administrative en Pro D2, en s’engageant à procéder à une augmentation de capital. Que peut faire la Ligue nationale de rugby ? Le championnat est déjà faussé ou presque. En cas de dépôt de bilan, le club devrait être rétrogradé en Fédérale 3.
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