Le billet de ce jour sera comme mon humeur d'hier et avant - hier: une diarrhée verbale sans retenue
Cette semaine, je n'ai pas eu le temps de me sentir vieille et moche. J'ai eu la gastro fulgurante et j'étais plus préoccupée par l'angoisse de chier sur mon siège en plein appel téléphonique avec un client que d'un éventuel cheveu blanc qui aurait échappé aux avances d'Eugène Color.
C'est la deuxième fois de ma vie d'adulte que je choppe la gastro et toujours après une forte secousse émotionnelle.
En Janvier 2003, un garçon que j'aimais à la folie (dont je ne me rappelle plus le prénom)me lourdait un mois après qu'on sorte ensemble. C'était la première fois qu'un mec cassait et ça m'a cassée... Vu le choc émotionnel, j'étais donc plus encline à tomber dans le panneau du virus gastrique alors que depuis un mois tout le monde autour de moi se passait la courante, je me vantais d'être résistante, "Waterclosetproof". Puis cassage de Patrick (ah oui, Patrick, ça me revient, faut dire que son prénom lui allait pas du tout, il avait plutôt une gueule à s'appeler Franck) et là boum... vomis, chiasse, pleurs en symbiose.Tous les fluides se dégageaient de moi.
Aout 2009. Je rentre dans l'open space, je sens une tension peser sur moi. Je me dis "qu'ai- je fait?". Là, une C....(bip) se lève avec un regard prêt à me tuer . Elle hausse le ton.
Tu n'as pas annulé la commande 56643228. Je me suis fait tuer par le client.Il était furieux. Il avait rappelé parce qu'il avait commandé l'article "moquette moka" alors qu'il voulait la moquette "moulinette" ce que tu as bien modifié puis il avait rapellé pour annulé sa commande, mais tu n'as pas annulé sa commande et en plus tu n'avais pas coché que c'était pour la salle de bains mais pour le salon. Il est FURIEUX.
Comme je ne peux pas prouver que j'ai tord ou raison puisque le client a toujours raison, je préfére ne rien dire et la laisser se calmer. Je pourrais lui dire que c'est débile de s'énerver puisqu'à partir du moment où le client n'a pas validé le bon de commande; il n'y aurait de toute façon aucune suite et donc aucun litige mais à quoi bon. Ici le moindre microscopique égarement vous fait passer pour une/ incompétent(e).
Depuis, je vais au boulot la boule au ventre. je m'en veux de ne pas avoir répliquer mais j'avais peur de pleurer ou un truc du genre (parce que bizarrement me mettre en colère peut me faire pleurer). Elle s'attendait à ce que je m'excuse "oh mon dieu, non j'ai commis une grave erreur, je me sens tellement mal" mais je n'ai rien dit. J'ai fait comme si je m'en foutais et j'ai discuté avec mes collègues comme d'habitude dans la joie et la fausse bonne humeur. Normalement, j'aurais dit quelque chose " ne me parle pas sur ce ton , t'es pas la chef ou un truc comme ça mais comme je n'ai aucun allié dans ce service", j'ai préféré faire l'autruche. Donc les jours d'après je me suis sentie mal et un matin j'ai eu super mal au ventre. J'ai eu la diarrhée. Quand je suis très stressée, ça m'arrive tout le temps mais là avec du charbon actif en gélule pas moyen que ça s'arrête. En fait, je ne sais pas si j'avais la gastro parce que j'étais stressée par ma collègue où si j'étais stressée parce que j'ai eu la gastro. Vu que deux personnes ne sont pas venues au boulot après m'avoir fait la bise , je pense que j'avais la gastro mais avant- hier je ne le savais pas puisque je ne suis pas allée au docteur puisque je pensais que ma chiasse était dûe à l'engueulade par ma collègue. J'ai préféré rentrer chez moi et là j'allais mieux, j'ai même mangé des glaces et du chocolat sans que cela porte à conséquence toilettale.
Le lendemain, j'allais bien jusqu'à ce que j'ouvre la porte de chez moi pour aller au bureau. J'ai re- eu la courante. Mal de bide atroce. J'ai dit à mon mec " c'est quand même dingue que j'angoisse à ce point d'aller au bureau juste à cause d'une petite connasse!"
Jérôme m'a répondu que si je n'allais pas au boulot "hier", je n'aurais jamais plus le courage d'y aller, sachant que j'ai encore un mois à tirer, ça serait dommage. Il m'a donné un anxiolitique. Depuis qu'il a perdu son job de trader, son docteur lui a prescrit du lexomil et des anti - depresseurs.
"Tiens, prends ça chéri"
"Mais c'est de la drogue, je ne veux pas devenir dépendante!"
On ne devient pas dépendante aux anxiolitiques, m'a t-il rassuré. J'avais jusqu'à ce jour refusé tout médicament de ce type mais mon angoisse étant trop forte, il me fallait un soutien chimique de taille; la respiration yoguique n'étant d'aucun recours.
Aujourd'hui matin, j'ai pris mon deuxième lexomil, ce fut une grande expérience. Je suis contente d'avoir vécue cette crise d'angoisse parce que je ne savais ça pouvait exister et je comprends mieux les gens qui sont obligés de prendre des médocs même si dans mon cas, j'ai peut- être confondu les symptômes de l'angoisse (ventre barbouillée, brûlure de l'estomac avec la gastro.
Demain, je vous raconterais peut- être mon expérience paranormale avec le lexomil vécue ce matin. Jérôme m'a assuré que ce n'était pas du LSD, et pourtant...
Chanson bizarre qu'on écoute dans ces moments là