Il aimait se réfugier dans l'ambiance du crépuscule. Cet instant où le jour tirait sa révérence. Où tout s'éteignait, tout se taisait. L'agitation populaire, le brouhaha urbain, les bavardages fastidieux. Même les mésanges rangeaient leur sonate jusqu'à l'aube. Le silence devenait une caresse. Un langage à part, réservé aux puristes.
Il aimait cette pénombre apaisée, bâtisse accueillante. Univers parallèle où la fatalité se dissolvait dans le demi-jour. Il s'échappait du quotidien comme le prisonnier d'une pyramide. Il n’était plus la victime à cran de cette absurdité perpétuelle qui le hachait sans relâche. Les hypothèses les plus folles apparaissaient alors raisonnables. La réalité nocturne flottait dans l'air, légère, facile à supporter. L'existence recouvrait sa finesse originelle. Et cette vie de travers revêtait une allure moins exécrable.
La nuit, il annulait les journées, il tournait la page.