Voici donc le débat majeur qui préoccupe la France
entière le PS à quelques jours de la rentrée scolaire : faut-il des
primaires à gauche pour désigner le candidat unique en 2012 ? Débat central,
fondamental qui préoccupe évidemment au plus haut point le bon peuple de France.
D’ailleurs le sujet est tellement important qu’il est à la une d’un quotidien
national ce matin avec « l’appel des 100 » pour des primaires (lire ici) . L’idée est venue
d’une filiale du PS, la fondation Terra
Nova, qui a travaillé dur pour en arriver à cette certitude :
si la gauche veut gagner en 2012, elle doit organiser des primaires ! L’étude
s’est appuyée sur le modèle américain pour en arriver à cette conclusion.
Dommage, elle a oublié d’aller en Italie ce qui lui aurait permis de se rendre
compte que ce système a tué la gauche italienne, Berlusconi en rigole encore.
Comme toujours, pour défendre une cause il faut de bons avocats, et là Terra
Nova a tout misé sur le talentueux Arnaud de Montebourg qui, pour convaincre ses
camarades socialistes a sorti l’artillerie lourde ; morceaux choisis : « soit le
PS organise des primaires, soit je quitte le PS » et pour aller où ? « Planter
des choux en Saône et Loire », « je ne suis pas secrétaire national à la
rénovation pour faire des cocottes en papier » (lire ici, ici et ici) . Du lourd, du très lourd.
Vivement La Rochelle et ses beaux débats à venir.
L’idée des primaires est-elle bonne ? Bien sûr que non. Tout le monde se souvient du vote interne au PS lors du dernier congrès : impossible d’avoir un décompte fiable, certaines fédérations n’envoient même pas leur liste d’adhérents rue de Solférino…Bref, organiser une élection interne au PS c’est déjà compliqué, alors imaginer une élection ouverte à tous les citoyens « ayant une sensibilité de gauche »…
Pour le reste, l’histoire récente de la cinquième république nous enseigne des choses simples :
En 1981 F Mitterrand a remporté l'élection présidentielle en dépit de la présence au premier tour de G Marchais et de Brice Lalonde. En 1988 il récidive face à André Lajoinie et Antoine Weachter. En 1995, Jacques Chirac l'emporte en dépit de la lutte du premier tour interne au RPR qui l'a opposé à E Balladur et en dépit de la présence de P de Villiers. En 2002, le président sortant affronte au premier tour F Bayrou, C Boutin, A Madelin...Donc pour gagner une élection présidentielle, nul besoin d'éliminer dès le premier tour tous ses partenaires potentiels du deuxième.
Flavien Neuvy