Mes petites ressources humaines

Ma petite PME familiale, qui ne connaît pas la crise, m'a fait soupirer bien des fois au cours de cette année. Il faut être honnête : mes gosses, parfois, je ne peux plus les voir en peinture. Quatre hurleurs aux âges rapprochés, une tonne de ménage et coetera, un mari aux horaires tardifs : parfois le compte est bon.

Mais il existe un paramètre oublié au cours de cette année de "grande" pression : mon petit effectif est en constante progression. Question âge, taille et débrouillardise, ça n'arrête pas.

Alors que je suis en train de vivre ma dernière semaine de congé parental avec encore un tout petit dans les pattes, en l'occurence ma pitchounette, je suis surprise du bonheur que nous avons tous.

Ils ont grandi. Ils m'aident. Et, si je peux me permettre, ils sont fantastiquement bien élevés. Oh, ce n'est pas parfait, ni fini. D'ailleurs ce n'est pas mon cas non plus. Mais nos petites conversations constantes auront porté leurs fruits. La rigueur de leur père, associé à ma coolerie (oui, ma coolerie) me donne un petit effectif de ressources humaines tout à fait convaincant.

Ainsi, depuis quinze jours, mes employés modèles ont retrouvé le chemin du centre de loisirs de Verte-Ville, sur lequel je ne pourrais tarir d'éloges. Mais parfois chacun aimerait bien rester tranquillement à la maison avec moi. Comme cette municipalité est la plus élastique du monde, nous pouvons décider le matin même de qui restera à la maison, sans payer plus cher, pas même la cantine s'il n'y va pas. Cette municipalité est mon plus précieux soutien.

Je dois écrire une lettre de remerciements depuis un an et demi.

Alors  nous avons instauré un "tour de maison" : les trois garçons se relaient pour rester avec moi et la petite. Je les préviens d'avance qu'ils vont rater Disneyland, la Mer de sable ou le Jardin d'acclimatation, et qu'à la maison, il n'y aura que du ménage, et qu'il faudra m'aider. Et même s'ils adorent le centre, ils acceptent le deal, et sont contents de rester à la maison m'aider à ranger.

Comme je suis une mère quand même à moitié indigne incapable de tenir en place sauf devant un ordinateur, je leur demande au préalable de lire une histoire à la petite. Plus ils doivent ranger leur chambre, voire passer l'aspirateur. Ils sont très contents de le faire, surtout étant le seul "grand". L'avantage est énorme : pas de disputes, une journée tranquille avec maman et ses petites affaires sans  concurrence. La petite est traitée comme une princesse, mais ne compte pas dans la compétition. Andréa, 5 ans et demi, s'est spécialisé dans le rangement de chaussures. Elie est plus à son aise question courses. Eudes amuse la galerie quand nous rencontrons des petits copains de Nina, et fait l'agent de sécurité.

Cette petite organisation les calme et me ravit. La petite n'est pas seule et tout le monde est content.

Et là, le téléphone sonne, qu'Elie m'apporte gentiment avant de reprendre son poste de jeux avec la petite.

Le bonheur.

Je vais tous les augmenter.