Groupe politique important de la Révolution française, les Girondistes, qui deviendront Girondins (noms issus de leurs origines géographiques) vont incarner une opposition à la volonté jacobine et centralisatrice des sans-culottes et s’ils meurent après s’être confrontés à la Commune de Paris, ils n’en ont pas moins laissé traces d’une « droite » que l’on qualifia alors de « girondine » en raison de son attraction pour le fait régional, la décentralisation et les identités locales.
Nous sommes bien loin aujourd’hui de 1791, mais nous sommes aussi à la veille d’une réforme, qui si elle n’est pas révolutionnaire, pourrait couper la tête à de légitimes aspirations locales qui font, dans les autres pays européens, la force des pays et de leurs fédérations de régions, cantons, Länder.
Dans ce cadre précis, le départ d’Adrien Zeller, voix libre de « La France enfin forte de ses regions » n’est pas sans générer un manque dont l’on ne commence à peine qu’à sentir la profondeur. Par delà des aspects pratiques, des divergences, il avait su finalement incarner une « autre voie » institutionnelle et constitutionnelle.
Cette réalité, mais aussi l’ardente nécessité de moderniser le pays et de l’adapter aux réalités charnelles autant qu’européennes, laisse à penser qu’est venu le temps de l’incarnation d’une droite girondine, décentralisatrice et innovante.
Voilà peut-être un chantier à initier, avec celui des idées et des convictions. Faut-il rappeler que la décentralisation, comme le combat pour des idées et valeurs, sont aussi à l’origine ancrée à la droite de l’échiquier politique français, un échiquier certes déboussolé ces dernières années.