Voici la lettre que j'ai écrite quelques jours après être parti :
Chers Maman, Papa & S,
Ma disparition s'est faite sur un coup de tête. J'ai tout laissé derrière moi, avec ce que cela comporte comme difficultés (pour moi et pour les autres). Je dirais pour être honnête que ça couvait depuis pas mal de temps sans que j'ose me l'avouer. Partir et tout laisser derrière soi est la chose la plus dure que j'ai jamais faite. Penser à la souffrance que j'infligeais à ma famille et mes amis ne m'a hélas pas empêché de disparaître. Pour A, j'ai conscience qu'il s'agit d'une trahison amicale dont elle peinera à se relever et j'ignore si je me le pardonnerai un jour. Faire preuve de lâcheté n'est pas « moi » … et pourtant, c'est une partie de moi que j'ai découverte. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à Papa, Maman, S, mes nièces, A, B et mes amis. Mais je ne peux pas me permettre de culpabiliser au risque de m'écrouler. J'ai envie de vivre, ça, vous pouvez en être assurés. J'ai un besoin viscéral de changer d'air. Prendre le temps de réfléchir posément et de rebondir. Ne vous inquiétez pas, je vais aussi bien qu'il est possible d'aller dans ce genre de circonstances. Du plus profond de mon coeur, je vous demande pardon, à Papa, Maman, S, à A et à B.
Thomas