Si vous avez déjà lu des bouts de ce blog, vous savez que je m’appelle Thomas. Vous savez aussi que je ne m’appelle pas vraiment Thomas. Je l’admets, j’aime l’anonymat. Les quelques Français qui séjournent ici dans cette maison d’hôtes connaissent mon veritable prénom – je ne pense pas toujours à dire à mes interlocuteurs que je suis quelqu’un d’autre. Ils avaient envie de bavarder un peu. Ils n’avaient pas remarqué, tandis que je me préparais de quoi dîner, que je souhaitais être tranquille. Mais bon, peu importe. Comme je suis bien élevé, j’ai dit bonjour, je leur ai demandé comment s’était passée leur journée. Ils m’ont interrogé sur la mienne. Et tandis que je dégustais mes pâtes, debout adossé au plan de travail, l’un d’eux avait quasiment le nez dans mon assiette. Je lui demande : – Tu veux goûter ? Il a secoué la tête et a suggéré qu’on ouvre une bouteille de vin. J’ai renchéri : - Monsieur a du savoir-vivre.
Celui avec qui je partage la salle de bains jette un œil sur le cahier dans lequel les hôtes consignent leurs consommations : - Thomas… qui est ce Thomas ? On l’a loupé, celui-là.
Thomas, c’est moi mais j’ai préféré me taire.