Au centre, en fond de scène, le groupe Karkwa. À l'avant-plan, les jeunes du Camp musical Saint-Alexandre.
Quand Karkwa est arrivé sur scène, que la guitare électrique et la batterie ont retenti, ça sonnait comme une mauvaise surprise pour certains, qui ne connaissaient rien du tout aux chansons du groupe montréalais, à mille lieues de la musique classique qu'ils venaient d'entendre, mais bien assez mélodiques pour se prêter au jeu de la version symphonique.
Pourtant, il n'a pas fallu beaucoup de temps pour réaliser que le grand orchestre et le quintette faisaient corps l'un et l'autre : l'harmonie musicale était totale. Pour l'harmonie visuelle, c'était autre chose, car on a eu la mauvaise idée de cacher Karkwa en fond de scène et on ne voyait que deux des cinq musiciens.
Les chansons du groupe rock ont pris des textures d'une grande richesse et les envolées mélodiques se sont multipliées grâce aux arrangements de cette version symphonique, qui ont accentué les reliefs d'origine, entre douceur et colère. Le coup d'État a même reçu l'appui de Chafik des Loco Locass, aussi animateur de la soirée.
Des pièces comme La fuite ou La façade, portées aussi par la très belle voix de Louis-Jean Cormier, ont été magnifiées par la puissance du nombre et des variations.
Extrait de l'article "Karkwa symphonique sur fond cacophonique" de Valérie Lesage, Le Soleil, le 24 août 2009, Photo Steve Deschênes