Heartbreak Hotel est la rencontre de Nikola Acin (chanteur des Hellboys, aujourd'hui décédé) et de Yarol Poupaud. Voilà pour la partie bio du groupe. Pour le reste il faut simplement écouter et ressentir les choses.
L'album Snake Eyes propose en 11 titres un voyage dans l'amérique profonde façon road movie. On y croise tour à tour des vieux monsieurs aux airs de cowboys sentant la poussière et l'alcool (snake eyes), les fantômes de Johnny Cash (Inseparable) , Presley (Coconut Juice) ou du Dylan d'autrefois, des femmes (O'Caroline), les joies et les peines (The day the rain came down). Va savoir pourquoi, ces visages me font penser aux photographies de Robert Frank qui sillonna dans les années 50 les Etats Unis captant mieux que personne ce qu'était le coeur de ce pays, ses habitants dans leur quotidien, sans le glamour de la pellicule d'Hollywood. Cet album me fait penser à tout ça, à toute cette vérité humaine.
Et puis il y a ce deuxième morceau (qui aurait pu figurer à la BO d'Arizona Dream) "fantôme de cimetière" qui prend une dimension toute autre maintenant que Nikola Acin est mort. Tristement prémonitoire, heureusement faux, sa voix est loin d'être oubliée. Il y a aussi de ça sur ce disque, une sorte d'oiseau de mauvaise augure qui plane de chanson en chanson. On sent la mélancolie mais comme les hommes solitaires la vive, sans larmes, et sans guimove, la tête haute. Finalement c'est là que tout devient touchant, quand les émotions transparaissent sans le vouloir.
Une phrase est écrite sur l'album, "sentimental country music & cowboys blues". C'est exactement ça.
Notons que la version à paraitre le 24 août prochain, comprend un dvd bonus. 12 courts métrages réalisés par Melvil Poupaud, le duo Ultra Orange, les Shades, Dimitri Coaste ou encore Ovidie. 12 artistes, douze hommages différents.