Cyril Vandenbeusch: de l'art et du cochon

Par Estebe

Coucou, les gastéropodes velus

Le coeur sur la main. Bon app'


Des cuisiniers qui ont l’âme artistique, t’en connais. Au hasard: Michel Bras. Ou peut-être Pierre Gagnaire.
Des artistes qui utilisent le miam comme matière première, t’en connais aussi. De Arcimboldo à Daniel Spoerri, pour faire court.
Des artistes cuisiniers qui envisagent leur travail tant sous l’aspect plastique que comestible, on vient d’en rencontrer un. Et un bonnard de chez bonnard, si j'ose.

La volaille de Bresse à qui il ne manque plus que la parole

Il s’appelle Cyril Vandenbeusch. Il a la petite trentaine, le cheveu bref et l’œil lutin. Plus un CV déjà flamboyant, plein d’interventions culinaires où la gourmandise le dispute à la créativité canaille. Canaille, parfaitement. Avec si possible, dans un coin de la composition, trois gouttes de sang et des bestioles qui pourraient encore bouger. Une tête de veau par ci, un escargot bavant par là. Des entrailles. Des poissons entiers. Un lâcher de crabes verts sur un buffet. Ou la peau odoriférante d’un chevreuil fraîchement passé de vie à trépas.

Le petit escargot en balade


Il ne faudrait pourtant pas réduire le travail du cuistot créateur à la performance carnassière corsée. Vandenbeusch a maintes autres cordes à ses fourneaux. On lui doit ainsi un buffet monté sur mobile, de drôles de repas-spectacles dans diverses institutions théâtrales, des portraits culinaires de ses collègues d’études ou une série de natures mort-vivantes.
Et alors ? Ben alors, ce gaillard-là nous met de bon poil. Parce que le manger ouvragé n’est ni réservé aux chefs étoilés ni aux pages des magazines parisiens. Parce qu’il peut y avoir du drame, de la tension et de l’humour dans la casserole. Parce qu’un type qui peut faire voler des cailles rôties mérite notre respect.


Tchou, tchou