Magazine Politique
Le capitalisme et la droite vont vite dans les contre réformes. La vitesse et l’attaque générale contre le travail d’une politique visant à la démolition
systématique de toutes les grandes conquêtes issues de la Libération et du Front Populaire, ne sont possibles que par l’inexistence réelle de la mobilisation populaire. La résistance et les
ripostes, existent bien çà et là, en ordre dispersé et selon les entreprises. C’est un sursaut pathétique, dans des secteurs qui licencient. Ces sursauts sont d’autant plus courageux que ces
mouvements sont isolés. En fait c’est tout l’édifice républicain qui est menacé par la nouvelle aristocratie de l’argent. L’appel à la grève générale viendra t il dès lors qu’une majorité sera
résigné et démobilisée. Il semble que l’anti culture de la combativité ait pris le pas sur la réaction naturelle de défense. Coup sur coup, le travail du dimanche et la baisse du taux du livret
A. Le caractère de classe de ces deux mesures est incontestable. Cette dernière mesure illustre le vol organisé des riches contre les pauvres. Détourner l’épargne, même celle des plus démunis
vers l’action en Bourse et le placement à risque duquel depuis l’annonce de la crise, les épargnants se détournent. Pour le bien de qui ? de l’aristocratie de la finance, sans qui le système
capitaliste ne peut fonctionner. Voler aux pauvres pour donner aux riches, c’est la base même du système et son fondement essentiel . Il y aura toujours des imbéciles et des larbins pour
expliquer doctement par de savants termes « économiques » que le capitalisme ce n’est pas cela. « La réorientation de l’épargne est une mesure d’ordre technique indispensable afin de fournir aux
entreprises des moyens nouveaux susceptibles de relancer l’investissement et par là de sauvegarder les emplois de demain et de surmonter la crise ». Entendu à la radio. Résumé par mon ami Marcel,
« il faut de la fraîche à ceux qui ont les tunes à l’ombre , pour ça, ils nous font les poches ». Dans le même temps, les collectivités disposeront de moins de moyens et plus chers. L’essentiel
de l’investissement en France repose justement sur l’investissement public et notamment sur ceux des collectivités. L’investissement risque d’en prendre un coup, inversement aux marges qui
s’élargissent depuis l’annonce de la crise, le problème du lait est un des révélateurs. Après le pillage du travail, celui de la planète et enfin celui de l’épargne populaire, c’est le triptyque
à la mode du système et pas un sou ne lui échappe. Les intérêts sont bien différents selon qui prête et qui emprunte, la valeur de l’argent n’est pas la même non plus selon qui place. Le marché y
compris celui de l’argent, profite toujours aux mêmes. Le dimanche et les jours fériés tendent à devenir des jours ouvrables comme les autres. Les repos en couple et en famille vont se faire de
plus en plus rares, on viendra ensuite nous expliquer les problèmes dus à ce type de vie et de mettre en place des politiques familiales qui auront le même effet qu’un emplâtre sur une jambe de
bois. C’est le comble du cynisme. Cette politique n’est pas justifiée parce que quelques uns et unes veulent travailler le dimanche et les jours de fête. C’est un attrape idiot. Nous avions
abordé ce problème, il y a pas mal de temps. Cela commence par la distribution, le tendon d’Achille ou le maillon faible, celui par lequel toutes les démagogies sont possibles, pour le bien de la
ménagère qui n’a pas le temps en semaine et qui travaille beaucoup pour gagner plus et que l’employeur veut garder davantage encore à la tache. Le salarié qui gagne plus ainsi en travaillant le
dimanche et qui en a besoin. Les emplois vont partout exploser au huitième jour de la semaine. Ils commencent ainsi, pour le plus grand bien de tout le monde, chacun y retrouve son compte. Il y a
tous les ans des perdreaux de l’année et certaines plus que d’autres. Le but inavouée, c’est la banalisation des dimanches et des jours fériés et de faire fonctionner les machines tous les jours.
Pour que celles ci fonctionnent, il faut des salariés. Productivité, amortissements, sont les fins mots de l’histoire et pour cela il faut ramener le salarié à la pièce manquante de la machine et
le ramener au même niveau que celle ci et utilisable au même titre. Vous comprenez , les investissements sont de plus en plus lourds et en système capitaliste , c’est toujours le salarié qui paye
par son travail. Le temps de travail de la machine n’est plus calqué sur celui de l’homme ou de la femme, ni sur les contraintes sociales et collectives, pas plus que sur les besoins réels de la
société, c’est rigoureusement l’inverse. Le capital impose la machine entre lui et les travailleurs et il fait imposer son rythme à toute la société qui a son tour n’est plus qu’un instrument
qu’il domine comme jamais. Du même coup la société est encore plus éclatée et devient bien plus manipulable. La bourgeoisie ne reconnaît dans les droits de l’homme et du citoyen, que ses propres
droits et réduit toujours davantage ceux des travailleurs à qui elle refuse la citoyenneté . Son combat est permanent contre les droits du travail, qui selon elle sont une entrave à la libre
entreprise. Dans de nombreux pays, elle refuse tout droit , réduisant les travailleurs au statut animal, c’est là qu’ils délocalisent. C’est sa société idéale, le droit pour l’argent, la
soumission à ses impératifs pour les autres.