agir sur le transport
La contradiction n’est pas difficile à trouver si on s’en tient aux principes du flux tendu : l’approvisionnement doit arriver juste à temps pour la production afin de limiter au maximum le temps de stockage et le produit final doit repartir aussi vite que possible afin de limiter stockage et délais. C’est pourquoi on pouvait parfois voir des containers à moitié remplis prendre la route vers les distributeurs.
Or le développement durable cherche à limiter au maximum le transport, un pari perdu d’avance ? Pas si sûr que ça… Effectivement, la notion de flux tendu est bien ancrée dans la logistique actuelle, d’autant qu’elle a fait ses preuves en terme de coûts. Néanmoins, optimiser au maximum le taux de remplissage d’un camion est un levier qui permet d’agir directement sur les coûts de transport.
Pour cela, les entreprises peuvent compter sur l’innovation et sur de nouvelles pratiques. Par exemple, améliorer le conditionnement et l’emballage du produit après une étude précise peuvent être l’un des meilleurs moyens d’agencer les produits dans un camion de façon optimale. L’action peut aussi se faire en amont, une réorganisation de la production peut amener à obtenir des quantités optimisées pour le transport et à réduire les départs de camions ayant un taux de remplissage faible.
Le prix du transport ne peut que s’accroître dans les années à venir, alors de nouvelles solutions vont devoir voir le jour. On peut imaginer un léger recul au niveau des délais, par exemple en mettant en place des plates-formes de « stockage courte durée » qui permettront de jouer l’intermédiaire entre la production et le transport. Ainsi, le remplissage sera optimisé ! Tout est question de calcul, le coût du transport d’espace vide est t’il plus important que celui du stockage d’un produit… pour l’instant peut-être pas, mais dans les décennies à venir, c’est à voir !
Les flux tendus sont largement dépendants des transports, or ceux-ci risquent une réorganisation complète avec les pénuries de pétrole… Aussi, on peut raisonnablement penser que le flux tendu ne disparaitra jamais car les clients seront toujours plus exigeants, mais qu’il devra s’adapter et se renouveler selon l’évolution de la situation mondiale.