Après un report l'an passé, la sixième adaptation du roman à succès revient en force et sera sans aucun doute le succès de l'été, voire de l'année.
Et ce, même s'il demeure en deça du chapitre précédent qui faisait la part belle à l'action et redonnait une authentique vivacité à la saga fantaisiste. David Yates se révèle toujours aussi esthétisant dans son approche du jeune élu et lui octroie une poésie parfois singulière, notamment dans les moments d'angoisse et les - trop rares - scènes d'actions. Ce 6e chapitre se pose en effet comme un épisode transitoire annonçant les enjeux de l'épilogue à venir. On ronronne plus ou moins en prenant le temps de développer les intrigues amoureuses avec légèreté et humour, en mettant l'emphase sur les liens forts qui unissent les personnages.
Mais, que l'on ne se méprenne pas, Harry Potter 6 apporte quand même son lot de révélations qui ne manqueront pas de faire bondir, d'émouvoir ou de terroriser le spectateur qui n'aurait pas lu les livres. Le trouble et la noirceur prennent de plus en plus l'ascendant sur la candeur passée, symbolisés à l'écran par cette omniprésence de fumées noires, jusqu'au générique de fin, et les teintes bleutées plus crues qui donnent à certains plans des allures de films d'horreur. Et bien sûr, n'oublions pas quelques moments passionnants tels la tombée (ultra attendue) de Drago vers le côté obscur et le moment clef autour de Dumbledore. Ce sixième Harry Potter est au final un récit dense, parfois lourd, mis en scène avec maestria et inspiration (de biens beaux effets visuels) qui aurait malgré tout gagné à proposer davantage d'action. La menace fantôme que représente Voldemort finit par lasser, mais la magie Potterienne reste inébranlable. Vite, la suite !
Harry Potter et le Prince de sang-mêlé
de David YatesActuellement en salles