Dans sa croisade pour l'environnement, notamment contre les déchets, Génération Ecologie - le mouvement " vert " créé en 1991, par Brice Lalonde (alors ministre de l'Environnement), Haroun Tazieff, Jean-Louis Borloo et Noël Mamère et présidé aujourd'hui par Jean-Noël Debroise - vient de décocher une flèche aux organisateurs du Tour de France. " Qui paie l’impact environnemental du Tour de France, de ces dizaines de tonnes de déchets non triées, non revalorisées, de ces dizaines de tonnes qui partent à l’enfouissement ou à l’incinérateur ? Qui paie l’impact environnemental du CO2 produit ? ", s'interroge Michel Verna, son porte-parole, dans un communiqué...
Pour étayer son propos, Génération Ecologie s'appuie sur les chiffres communiqués par la Communauté d’agglomération du Ventoux Comtat Venaissin (où le Tour est passé la veille de l'arrivée) qui a révélé qu’elle avait ramassé prés de vingt tonnes de déchets sur les pentes du Ventoux après le passage de l’étape. " Considérant que le Ventoux était l’étape reine, on suppose que le tonnage de déchets était moins élevé sur les autres étapes, toutefois au bout de trois semaines de course c’est au final plusieurs dizaines de tonnes de déchets qui ont été ramassées par les diverses collectivités territoriales. Ceci est inacceptable !!!! " relève le communiqué qui s'en prend aussi aux émanations de CO2 des véhicules de la caravane.En conclusion, Génération Ecologie demande à la Société du Tour de France de publier son Bilan Carbonne et de verser une compensation financière au programme des Nations Unies pour l’Environnement ou à Landes Aids (Ensemble pour la reforestation de la forêt landaise), " d'inscrire la sensibilisation des spectateurs en matière de déchets comme prioritaire et l'obligation pour la caravane publicitaire d'adopter un comportement éco citoyen et de mette en place une charte environnementale pour l’organisation de toutes les courses cyclistes ". Cependant, depuis plusieurs années, le Tour fait de gros efforts pour préserver l'environnement en sensibilisant le public massé sur le bord des routes.
Du côté des équipes, deux d'entre elles ont déjà montré l'exemple au cours du dernier Tour. Les coureurs de Cofidis (qui utilisent 6000 bidons pour l'ensemble de la Grande Boucle sur les 150 000 de la saison cycliste !) avaient reçu la consigne de les jeter, une fois vides, dans un endroit où il y avait du public pour que les amateurs de souvenirs puissent les collecter. Dans la formation hollandaise Skil-Shimano, sélectionnée pour la première fois cette année, les ordres sont clairs : il est interdit aux coureurs de jeter le moindre bidon sur la route... Deux initiatives qui devraient redonner aux Verts le goût de la petite reine...
Philippe de La Grange