Une dizaine de sites de production de bioéthanol sont en construction pour une capacité annuelle totale de 2420 millions de litres (soit dix fois plus qu'actuellement), dans le Centre-Sud des Etats-Unis, alors que l'aquifère des Hautes-Plaines (aussi appelé Ogallala) a connu les plus fortes baisses piézométriques de son histoire.
Alors que cette nappe souterraine de 450 000 km2 représente la principale réserve en eau de cette région des Etats-Unis, notamment pour l'irrigation agricole et l'industrie, plus de 10 millions de mètres cubes d'eau par an seraient consacrés à la production de bioéthanol. Il faut savoir que l'élaboration d'un litre de bioéthanol nécessite 3 à 6 litres d'eau.
De plus, ces nouvelles bio-raffineries pourraient impliquer le développement de nouvelles cultures de maïs à proximité - la production d'un quintal de maïs nécessite pratiquement un mètre cube d'eau d'irrigation -, et par la même occasion la mise en culture de zones de prairies protégées par l'US Conservation Reserve Program (CRP). Ce programme, lancé par le Département américain de l'Agriculture, dédommage les agriculteurs qui acceptent de mettre en jachère des terrains agricoles fragiles pendant une période de 10 à 15 ans.
Dans son rapport, Environmental Defense recommande l'application de mesures de protection plus efficaces pour les eaux et les sols vulnérables à l'augmentation de la production de matières premières pour les bio-raffineries et l'adoption de normes permettant de discriminer les biocarburants selon leur empreinte environnementale globale.
Source : BE Etats-Unis n°93