Vive Castro

Publié le 24 août 2009 par Malesherbes

Au journal télévisé de 13 heures sur France 2, nous avons vu apparaître Fidel Castro, en tenue de sport, apparemment en meilleure forme que précédemment. Ensuite plusieurs Cubains se sont exprimés et l’un d’entre eux a souhaité au Lider Maximo 83 nouvelles années de vie. Ils semblaient sincères, ne sacrifiant pas à quelque exercice rituel d’hommage à leur Président. Et je me suis demandé, comment est-ce possible ? Voilà des gens qui, depuis 50 ans, vivent sous un régime qui les prive de liberté, qui maintient le pays dans la pauvreté et ils sont pleins de reconnaissance envers leur chef.

Puis, j’ai réfléchi. Heureusement bien sûr, la situation de la France est très très différente de celle de Cuba. Mais les mécanismes d’appréciation du pouvoir sont voisins. Fin 2008, nous avons pu entendre Mme Lagarde proclamer que la France n’était pas en récession, le PIB ayant progressé de 0,1% au troisième trimestre. Nous avons appris depuis de l’INSEE que le PIB avait alors baissé de 0,2%. On nous annonce désormais que la crise est finie, que les banques ont renoué avec les bénéfices, alors que les licenciements collectifs se poursuivent. On nous serine que les prix des fruits et légumes ont baissé de 20% et on nous endort avec de belles histoires sur le ramassage des algues vertes ou la préservation des oiseaux menacés par la disparition des prairies.

Notre Président a été élu avec 53% des suffrages. Les sondages lui accordent désormais 47% de satisfaits. La tendance s’est inversée mais, lorsque l’on fait la liste de toutes ses promesses non tenues, on ne peut que s’étonner de cette côte de popularité. J’ai saisi ce matin un aspect de la réalité différent de la propagande officielle : dans un autobus parisien, deux dames discutent. L’une dit à l’autre : « Nous avons demandé un emprunt, on n’y arrivait plus, avec la rentrée et tous nos frais, il fallait faire quelque chose ». 

Malheureusement, lorsque l’on se risque à critiquer notre Président, bien souvent des arguments du style : « est-ce que Ségolène aurait fait mieux ? » ont vite fait de surgir. En fait, une telle question est sans intérêt parce qu’en politique il est stérile de reconstruire le monde avec des si. Ce qui nous importe, c’est ce que fait celui auquel nous avons confié le destin de notre pays et, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est loin d’être un succès.