Ce blog étant lu par une tripotée de mères de famille dotées de progénitures plus ou moins insupportables (d'autant plus que certaines me battent à Mario Kart), la recette d'aujourd'hui sera parfaitement adaptées à une punition de môme momentanément pénible : j'ai nommé la soupe d'orties.
Ca convient aussi aux lecteurs nostalgiques de Valentine fait de la soupe aux orties, comme moi.
Prenez donc un môme pénible, et lancez lui un ultimatum : faire le ménage dans la maison ou récolter un tas d'orties pour la soupe.
Il en faut une bonne grosse brassée d'enfant.
Assurez-vous d'aller les lui faire chercher dans un endroit inaccessible aux chiens incontinents, par exemple un bosquet de ronces. Même si on lave les orties par la suite, il est plus agréable de se dire qu'on n'a pas fait une soupe d'orties au pipi de chien.
Installez votre môme sur un mur couvert d'aoûtats et faites lui couper les feuilles, et conservez les tiges dans votre table de chevet pour de futurs jeux érotiques avec votre régulier(e).
Consultez votre livre de recettes familiales pour la soupe d'orties et décidez de n'en faire qu'à votre tête et d'ajouter ce que vous voudrez aux 500 g de patates indiqués.
Si vous avez des radis qui traînent dans le coin, prenez-en les fanes, et lavez les.
Faites laver les orties par votre gamin, et faites les lui hacher assez fin. Vous pouvez vous occuper vous même de hacher finement les fanes de radis, et une tripotée d'oignons si vous connaissez un truc pour pas pleurer, sinon, il faut bien apprendre aux gamins un jour, et celui-ci est parfait (et s'ils râlent, menacez les de confisquer leur console).
Épluchez soigneusement quelques patates, genre une livre, ou alors une dizaine de pas trop grosses si vous préférez. Lavez-les, coupez les en morceaux, et mettez les dans une casserole d'eau (allez, mettons un litre cinq (1,5 L). Enfin, à peu près, quoi).
Faites revenir à la poêle les oignons, puis quand ils sont translucides, rehaussez le feu et ajoutez les fanes de radis et les orties hachées avec 50 grammes de beurre manié, si vous ne savez pas faire de beurre manié, demandez à Ginette Mathiot (si vous ne connaissez pas Ginette Mathiot, honte à vous, et faites fondre du beurre et ajoutez de la farine, de toute façon vu les quantités, ça peut pas faire foirer la recette).
Une fois que le beurre manié n'a pas cuit, car il ne doit pas cuire, et que les oignons et le feuillage sont bien revenus (je vous laisse le soin de trouver un jeu de mots foireux à adresser à votre enfant sur les plantes qui se sont pas enfuies, tout ça, il vous méprisera un peu, mais chérira le souvenir de la blague foireuse de papa/maman, on chérit tous les blagues foireuses de papa/maman secrètement). versez le contenu de la poêle dans la casserole avec l'eau et les patates.
Puis mettez à cuire cette mixture peu appétissante, en ayant rajouté du sel, du poivre et encore du poivre (parce qu'une soupe d'orties, il faut que ça pique).
Quand les patates sont cuites, c'est cuit.
Empoignez votre moulin à légumes préféré, et passez tout à la moulinette (prenez soin de mettre votre moulin au-dessus d'un récipient plutôt que, mettons, de l'évier). Rectifier l'assaisonnement, ajoutez de la crème fraîche.
Ne reste plus qu'à déguster.
Au cas où vous trouveriez ça vraiment dégueulasse, prévoyez de préparer quelque chose de bon à côté, comme par exemple deux jattes de moules à la crème ou au vin blanc accompagnées de poulets rôtis et de riz sauvage (si vous disposez d'un oncle qui ne peut concevoir un repas sans riz, comme le mien).