Richard Gasquet et la justice ont fait ami-ami. Le Mozart du tennis peut continuer son oeuvre, Pamela est déjà au pieu, Dusan Vemic a marqué de précieux points ATP sans tarder.
Deux mois et demi plus tard, Richard Gasquet a eu gain de cause. Non seulement le tribunal a reconnu qu’il avait bien embrassé Pamela mais en plus il n’a pas menti. Seul Pinocchio a le nez blanchi. Deux mois et demi de suspension, rétroactifs, « justice a été faite. » Suspension, ça veut pas dire coupable, ça veut dire qu’on rend service si la pelle ne fout pas tout en l’air. Voici pourquoi.
Parce qu’il va en ressortir plus fort
On dit souvent que les épreuves sont un mal pour un bien. La sagesse même : Richard Gasquet a tiré d’énormes bénéfices de sa période d’inactivité. D’abord, Richard a fait de gros progrès en communication, allant presque jusqu’à comprendre quand Pujadas lui a parlé de mansuétude. Ensuite, Thierry Champion va se concentrer sur Julien Benneteau. Enfin, le sort lui a finalement souri puisque dans le même temps, ses potes Tsonga et Simon, deux de ses concurrents au Masters, ont aussi été privés de match de haut niveau depuis mars. Tout reste ouvert, Murray n’est pas numéro 1 : justice a été faite. Ses cheveux ont été blanchis, ça valait bien un shampooing.
Parce qu’il va re sortir plus fort
Il est bien loin le temps où les subtilités de la langue roumaine lui échappaient, un soir de Coupe des vices. « Sans queue ni tête », râlait alors Tsonga dans l’alcôve voisin, incrédule devant une telle naïveté. Les faubourgs de Buccalrest ne sont qu’un souvenir de jeunesse, Ritchie a bien grandi. Le tribunal l’a formellement reconnu : il a bel et bien embrassé Pamela. La coquine s’est défendu qu’une galoche ait été mise en jeu ? Là où Cécillon aurait pu trouver à y redire, Richard est resté de marbre. Il a eu raison : justice a été faite.
Parce qu’il va se faire re-sortir plus fort
Au moment de sa galoche malheureuse, Richard X était dans un passe exceptionnelle et on ne parle pas de Pamela. Troisièmes tours à Melbourne et Indian Wells, deuxièmes à Barcelone et Rome, et le destin qui frappe sans demander son reste de vodka-pomme. Si on remonte à 2008, l’US Open nous cache un premier tour et Cincinatti un deuxième. Suffisament mature et bien dans sa tête pour ne pas faire des conneries extra sportives ou tirer un coup avec une fille facile, suffisamment professionnel et passionné par son métier pour déclarer forfait à un tournoi et sortir avec Thierry Champion : l’avenir est radieux. Ce n’est pas lui qui jouait au Tetris lors d’un match décisif de Coupe Davis, ce n’est pas lui non plus qui chope des rubéoles au genou. Il est heureux de pouvoir rejouer, on l’imagine aisément, un gai luron comme lui. Papa ne disait pas autre chose quand il avait quatre ans. Parfois il avait un sourire quand on lui faisait des chatouilles.