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Cadres en détresse.

Publié le 24 août 2009 par Delavoge
Il y a quelques années encore, le rêve de tout employé était de « passer cadre ».
Aujourd’hui, les cadres déchantent. Ils se désespèrent et broient du noir.
Les employeurs, arguant de la crise, leur imposent un productivité accrue, alors même que les effectifs des « encadrés » diminuent parfois de façon drastique. Ils accentuent le mal-être des cadres en augmentant sans cesse la pression et, alors qu’il se trouvait déjà entre le marteau et l’enclume, le cadre voit de plus en plus souvent l’épée de Damoclès de la précarité au-dessus de sa tête. Pour essayer de la préserver, il est condamné à devenir de plus en plus exigeant face à ses employés, à devenir de moins en moins humain, à l’instar des dirigeants suprêmes des entreprises.
Sur lui rejaillissent les critiques des personnes, internes ou externes à l’entreprise, scandalisées par les niveaux inouïs de certains salaires, stock options ou bonus que peuvent avoir touché les patrons des échelons supérieurs.
Ses variables à lui, sont menés à mal par des budgets et objectifs de plus en plus difficiles à atteindre.
De plus, il voit les milliards dépensés par l’Etat pour sauver tel ou tel secteur, et sait très bien qu’il faudra, un jour prochain, les rembourser et que, comme toujours, seuls l’impôt ou les cotisations sociales pourront commencer de combler les gouffres des déficits aggravés. Il sait déjà que, proportionnellement à sa situation, c’est lui qui sera le plus mis à contribution.
S’il a plus de 45 ou 50 ans, il entend, régulièrement, des allusions sur l’usure des cadres, sur les rémunérations élevées des « anciens », sur la plus grande réactivité des jeunes, sur leur plus grande combativité……
Alors, quand il rentre chez lui, le soir, il est fatigué et n’est pas toujours à l’écoute de son conjoint, de ses enfants, et le climat s’en ressent.
Quand il se couche, il a du mal à s’endormir, car il est conscient de cette situation, mais il n’en voit pas l’issue.
Alors il voudrait crier sa colère et son indignation, mais, ne voulant pas réveiller ceux qui déjà dorment, il se tait.
Un jour quand même, il faudra qu’il crie !

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