Surprenant, oui, parce Pierre s’est offert, en compagnie de ses supers copains l’assistant pour l’album (Philippe B, Daniel Bélanger), des arrangements rock. Ça commence par Le magnétisme des amants, avec sa batterie qui frappe chaque temps et sa basse syncopée. Il s’agit certainement de l’une des meilleures chansons du disque, avec ses montées de violons juste suffisamment grandioses. Ça se continue avec Je reviendrai (non, il ne s’agit pas d’un mauvais jeu de mot avec Terminator), pièce pop avec guitare acoustique et arrangements de cordes à l’avant-plan, avant de monter vers le ciel pour se solidifier quelque peu avec une batterie directement inspirée de No Cars Go d’Arcade Fire. L’enfant de ma mère reste la plus surprenante du lot. Dominée par la voix torturée de Pierre, lâchant sa poésie d’enfant emprisonné sur fond musical très bas et assez rapide. La guitare électrique s’ammène et se permet même d’oser un solo vers le milieu.
Le point fort du disque demeure toujours la puissance de la poésie de Pierre. Et une chance. Parce que la moitié du disque ne propose pas grand chose d’extraordinaire. À part les pièces mentionnées plus haut et Les lignes de ma main, balade piano-sons électroniques usuelle, le reste du disque ressemble plus à un b-side de La fôret des mal-aimés qu’à une oeuvre à part entière. Arrangements trop poussés et trop sucrés par moments, les textes possèdent tout de même quelques failles, l’ambiance du disque ne soulève rien de trop génial et d’inspirant. C’est dommage parce que Pierre Lapointe possède certainement l’un des cerveaux les plus créatifs du Québec en matière de musique et d’arts en général. Ça reste pas mauvais, mais on s’attendait à mieux. Après deux disques remplis de sentiments, Pierre prouve qu’il n’est, qu’après tout, qu’un simple humain.
Note : 3/5