Le premier ministre japonais, Taro Aso, a plusieurs fois démontré son affection pour les mangas, estimant même, le jour de son élection, que c'est elle qui lui avait valu les grâces du public. Ce fumeur de cigares de 68 ans s'était pourtant déjà fait interpeller durant des discussions sur le budget du pays, incapable de lire correctement des kanjis.
Mais cette manga-attitude ne lui vaut pas spécialement l'affection des jeunes électeurs, qui ne sont pas dupes de cette connivence factice : la politique menée, notamment en matière d'éducation ne convient pas à tous, qui le feront sentir durant le vote. Le fait que Taro aime le manga... grand bien lui en fasse, estiment certains : on pourra parler avec lui des derniers épisodes de Naruto, mais questions développement du pays, on préférerait qu'il ne puise pas ses idées dans Ken le survivant...
Présidant le Parti libéral démocrate, il est mêmea parvenu à attirer contre ce dernier les foudres de mangakas, en annonçant que la pornographie serait plus durement contrée dans les livres. Chose qui passe mal, dans un pays où l'on considère la liberté d'expression comme pas mal réfrénée : toucher au manga ou au jeu vidéo, c'est la restreindre plus encore.
Taro fait partie de la vieille génération des politiciens, et bien que la revitalisation de l'économie soit l'un des points clefs de son programme, les élections à venir vont confirmer une chose : c'est bien beau de lire des mangas, mais c'est un homme politique avant tout que le pays veut à sa tête. Et avec 10 titres lus chaque semaine, comme il l'avait annoncé, les doutes commencent à poindre... Les législatives débuteront le 30 août et pourraient mettre en place une alternance pour diriger le pays.