Avant qu’il lui arrive de mourir en mai 1695 à Paris, Pierre Mignard avait eu vie bien remplie et pleine d’honneurs, fréquentant un peu Le Brun, le décorateur officiel de Versailles, avant qu’une brouille les oppose ; il aura encore rencontré Poussin s’étant distingué à Rome en 1635 auprès du pape Urbain VIII (dont il fit le portrait) par sa manière imprégnée de Carrache et des baroques italiens. En 1657, Louis XIV le rappellera à la cour de France où il lui fit bonne place avant de le consacrer 1er peintre à la succession de Le Brun (1690), de l’anoblir et lui confier la direction successive des manufactres et de l’académie royale. Le peintre fut intime de Molière aussi, passant en Avignon un peu avant 1660, ami de Bossuet (dont il fit un portrait que l’on peut voir à Meaux), Racine et Boileau, pour dire quelques noms sonores, et passa la fin de ses années à figer des comtesses, des duchesses et des demoiselles de cour dans des poses un peu mièvres, écœurantes de détails, d’angelots, de suaves draperies et d’objets chargés comme sût l’être la peinture dans ce siècle. Comtesses, duchesses et demoisellesgoutaient beaucoup ça façon excessive de soigner les détails partout avec égale importance. Elles accrochaient dans leurs salons et dans leurs chambres ces peintures gentilles où elles figuraient tenant un livre, drapées d’hermine et comme brodées de perles. On disait mignardises dans ces années là les choses mignonnes avec une nuance dérisoire. C’était seoir à merveille : Mignard peignait des mignardises et l’histoire reteint ça pour camper son homme.