Un peu plus chanceux, d’autres hommes essaient de ne pas sombrer malgré les circonstances malheureuses de leurs vies. La malchance les poursuit. Daniel Tessandier, pauvre mais locataire d’une chambre de bonne et manutentionnaire à l’occasion, perd à la fois sa chambre et son travail. Il se retrouve à la rue où il se met à dévaliser les vieilles dames du métro. Désoeuvré et à l’affût de tous les mauvais coups, c’est lui qui organise le chantage final.
Alain Colmont, le personnage principal, quant à lui, est un autre malchanceux de la vie. C’est un scénariste à succès qui a tout perdu avec la mort de sa femme et l’accident qui a défiguré sa fille unique. Il se ruine pour redonner à celle-ci un visage normal en la confiant au meilleur service chirurgical possible. Le pire arrive quand il retrouve son père disparu depuis son enfance et qui, depuis trois ans, est soigné pour la maladie d’Alzheimer, dans un hôpital parisien qui lui réclame 95 000 euros. Il est désespéré !
Arrive alorsla canicule avec ses 15 000 morts Les personnes âgées tombent comme des mouches. La tentation est grande d’en profiter pour faire disparaître ce père trop gênant. Osera-t-il provoquer sa mort ?
C’est à partir de ce moment-là que l’histoire s’emballe et devient très intéressante mais rien n’est aussi simple qu’il y paraît et on va de surprise en surprise.
J’ai donc plutôt bien aimé ce polar dur et réaliste même si j’aurais préféré un démarrage plus rapide de l’intrigue mais la description des foyers et des lieux parisiens susceptibles d’accueillir les sans logis m’a énormément impressionnée. Thierry Jonquet décrit très bien la montée sournoise et menaçante de la température en ces jours de fin juillet- août 2003 puis la canicule elle-même et surtout le silence inexplicable des autorités et des journalistes d’information quant àla détresse des services d’urgence des hôpitaux et des pompes funèbres totalement débordés par le nombre des morts.
Premières phrases: "A divers titres, les protagonistes de cette histoire eurent à méditer sur… ce qu’il est convenu d’appeler «la chance »… Chacun eut l’occasion d’échapper au sort qui lui était réservé. Au moment fatidique, tous prirent la mauvaise décision. »
Autre blog à en avoir parlé : celui de Véronique D
Mon vieux deThierry Jonquet ( Editions du seuil, Policier, 2004, 388 pages)