Magazine
Vous voulez que je vous raconte une histoire? Une de celle pas forcément vraie ni complètement fausse, juste une histoire, vous voulez?
2325 Kilomètres plus tard, le retour de traverse. Des paysages qui défilent, des idées noires qui reviennent, oui, il s'agit bien de cela pourtant, de cette notion de comprendre pourquoi il faut toujours traverser quelque chose.
L'histoire commence, il y a une bonne poignée d'années, en Ardèche, ou sur sa route plutôt. Il faisait encore beau, c'était la saison où il fallait ranger ses souvenirs dans des boîtes afin que d'autres puissent humer ces instants évanouis. Un oiseau indien passait au loin, celui-là même qui des nuits durant hurlait pour protéger sa nichée contre une chatte inquiétante qui passait dans son arbre toutes ces fameuses nuits. Un chapeau de paille négligemment jeté sur la tableau de bord finissait de dresser le décors. C'était l'époque où il fallait que les choses soient douces, romantiques et lisses. Il était nécessaire que tout soit simple et indolore. Il suffisait pour cela que la musique soit mélancolique et la passion naissante. Voir au loin ce que d'autres pouvaient voir de près, de bouts de dentelles en ballons éventrés, c'est tout ce qu'il reste. Un chemin entre chien et loup, quelques guirlandes à la main, traverser, parcourir, s'enfuir, en finir. La Seine traverse bien Paris, non?
ADELAP- Août 2009