Christian Le Maitre lance un coup de gueule suite au rachat de Sun par Oracle. Pourquoi les talents francais composent les équipes des grands de l'informatique aux Etats-Unis et pourquoi notre pays reste a l'écart des concentrations et des investissements dans les NTIC. Nos enarques en 2009 n'ont toujours pas compris ce que sera le futur du monde? La vision ne doit pas faire parti de leur formation! Dire qu'un francais a invente le micro-ordinateur! Qui, apres Business Object, Neuron Data, Gemplus, Matra Communication, Ilog,... sera rachete par une societe americaine suite au manque de soutien de notre pays. En tant qu'ancien associe de Jean-Luc Lagardere aux Etats-Unis, je me desole de ce renoncement. Jean-Luc qui n'a jamais renonce a batir une societe et meme un groupe a partir de sa seule volonté de persuasion, mais surtout de sa vision. Monsieur Lagardere, vous nous manquez beaucoup!
Voila ce que Le MagIT ecrivait il y a un an au sujet du rachat d'Ilog par IBM :
Reste que l'acquisition est aussi un constat d'échec pour les politiques de développement high-tech françaises.
« C'est encore un des fleurons de l'industrie du logiciel qui est racheté par un groupe américain », regrette ainsi Bernard-Louis Roques, le directeur général de Truffle Venture, une société de capital-risque qui publie chaque année le classement des 100 premiers éditeurs français de logiciels.
« IBM profite d'un moment de faiblesse d'Ilog, conjugué à la morosité des marchés financiers, pour mettre la main, à un prix de misère, sur une société qui a toujours été pilotée par l'innovation technologique. Au-delà des questions de génération – qui existent pour Ilog -, je crois surtout que tant le management que les investisseurs ne voyaient plus les perspectives qui s'offraient à l'éditeur s'il restait indépendant ».
La politique d'innovation française dans l'impasse
Pour Bernard-Louis Roques, « cette acquisition a un sens énorme pour IBM, qui devrait la rentabiliser rapidement. Qui plus est, Ilog dispose d'une trésorerie de 70 millions d'euros ». Et de tirer à vue sur les politiques publiques en matière d'innovation : « nos dirigeants politiques n'ont toujours pas compris que le logiciel est un des meilleurs investissements pour le futur. On continue préférer subventionner un ArcelorMittal qu'un Ilog. Malgré les déclarations d'intention lors des élections présidentielles, rien n'a changé en France : pour répondre à un appel d'offres de l'administration, mieux vaut s'appeler IBM qu'être une start-up du logiciel française. J'espère que ce rachat, qui suit celui de BO, va enfin marquer les esprits. »
Peut-être. Car l'ironie de ce rachat réside dans le fait que ce sont les fruits de l'investissement public et d'années de recherches dans des secteurs de pointe qui partent à vil prix enrichir la veuve américaine... par manque de financements publics et privés pour le développement d'un véritable écosystème du logiciel en France.