Cinq grandes toiles, une sculpture monumentale, ainsi que les travaux de papier issus de la collection personnelle de Siegfried Weishaupt, sur un total de 27 travaux exposés, constituent l’exposition Keith Haring à la Kunsthalle Weishaupt, d’Ulm dans le Bade Würtemberg.
Outre les œuvres de la collection propre, les prêts de prestigieux clients privés et collections de musée, ainsi que de la Keith Haring Foundation elle-même. C’est une vue d’ensemble de grande qualité des oeuvres de l’artiste new-yorkais, exposées sur 600 m².
La collection de Siegfried Weishaupt, outre les collections de Frieder Burda, Reinhold Würth, Friedrich E. Rentschler (RPC), Josef Froehlich et de la famille Grässlin fait partie des plus importantes dans le Bade-Wurtemberg.
Dans les années 1989 à 1992, sur le site de la société Weishaupt, le “Weishaupt Forum” fait construire un bâtiment par l’architecte new-yorkais Richard Meier, auteur du Frieder Burda Museum de Baden Baden. Il sert de centre de formation, d’exposition et de lieu social de l’entreprise de bâtiment, à l’image de ce qu’a réalisé Reinhold Würth à Erstein.
L’élégant ouvrage “Kunsthalle Weishaupt”, en dépit de sa présence dans le centre d’Ulm, réalisé par Wolfram Wöhr, architecte de Munich, ancien collaborateur de Richard Meier, avec ses 16 mètres de haut, est un véritable spectacle sur la Hans-Sophie-Scholl-Platz. Le hall d’entrée entièrement en verre est en continuité avec la rue. Ce gros cube d’ art semble presque flotter dans l’espace.
C’est en visitant l’atelier new-yorkais de keith Haring, que le couple Weishaupt fit la connaissance de KH. Il acquit sa première œuvre de l’artiste, grâce à son exposition à la galerie Tony Shafrazi à Soho. Ce fut le début d’importantes acquisitions par les collectionneurs allemands. KH vint leur rendre visite très peu de temps avant son décès en 1990.
Inspiré par le graffiti, tenant du Bad Painting, et soucieux de toucher un large public, Haring commence à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs du métro de New York. Il grave également des dalles de grès des trottoirs dans l’East Village (elles sont toujours présentes de nos jours). Un photographe, Tseng Kwong Chi, le photographie en permanence, même quand la police l’arrête. Il exécute plusieurs milliers de ces dessins, aux lignes énergiques et rythmées.
La griffe Haring, c’est la répétition infinie de formes synthétiques soulignées de noir avec des couleurs vives, éclairantes sur différents supports. C’est un récit permanent où l’on retrouve bébés à quatre pattes, dauphins, postes de télévision, chiens qui jappent, serpents, anges, danseurs, silhouettes androgynes, soucoupes volantes, pyramides ou réveils en marche, mais aussi sexualité et pulsion de mort. Il est l’ami de Warhol, Basquiat et c…
Son œuvre, tel un langage figuré et volubile sur des sujets universels, reste comme l’une des plus importantes de la fin du XXe siècle, comme s’il regardait le monde, derrière ses lunettes, avec des yeux d’enfant, et le présentait ainsi, pour parler aux adultes.
Jusqu’au 1 novembre 2009
photos de l’auteur