C’est ce vendredi et ce samedi que se sont déroulés au Pharo à Marseille les ateliers « espoirs à gauche » organisés par Vincent Peillon.
Motivé par la présence de Marielle de Sarnez au casting des intervenants je me suis rendu avec Alain Bencivengo (Vice-président du Mouvement départemental Var) à ce congrès.
Les thématiques développées dans les ateliers de ces 2 jours m’ont paru pertinentes. Néanmoins nommer un atelier « la défaite du modèle libéral : construire un nouveau modèle de développement » est à mon sens une erreur et souligne une des causes qui caractérise à la fois le mal français et l’échec de rénovation du PS.
Notre pays a-t-il seulement été un jour libéral ? Va-t-on un jour employer en France le mot libéralisme sous sa juste définition. La France est une République socialiste ou s’étale la dictature de l’argent qui conduit aux dictats du marché, de la consommation, du productivisme, de la confusion entre le pouvoir économique, médiatique et politique.
Le libéralisme combat tous les autoritarismes, il n’est pas compatible avec la société du « veau d’or », il s’oppose aux absolutismes du pourvoir et notamment à l’omni-présidence exercée par Nicolas Sarkozy. Le libéralisme transfère à l’État les éléments qui permettent de garantir à chaque individu sa liberté, son intégrité et sa dignité humaine, l’égalité des chances, une justice équitable, une régulation pour qu’aucune liberté des uns n’écrase la liberté des autres. C’est l’État arbitre, c’est l’État démocratique et bienveillant, c’est l’état qui garanti à chacun de vivre dans un environnement sain, non pollué, sans risque pour sa santé.
Je crois plus que jamais que la France a besoin d’une renaissance de ses lumières. Oui il faut un nouveau contrat social pour notre pays. Un contrat social qui embrasse notre époque et les défis du futur, un contrat social qui soit un contrat de développement durable et qui ne soit pas une collection de saupoudrage, sparadrap ou petite soudure.
Beaucoup d’interrogations me méningeaient sur ce qu’il allait ressortir de la présence de notre démocrate ambassadrice du MoDem sur un congrès nommé « espoir à gauche » avec la rose plaquée sur tous les programmes et sur la même brochette que l’ancien 1er secrétaire du PCF Robert Hue.
Je pensais qu’on allait encore nous casser du Bayrou et du MoDem et que les violons allaient nous jouer les mêmes symphonies archaïques.
Mais alors pas du tout de pas du tout ! Déjà je dois dire que Marielle de Sarnez a été exceptionnelle, un discours au top et le public ne s’y est pas trompé. Ovationnée a plusieurs reprise elle a eu droit à une longue standing ovation. Les démocrates qui étaient avec moi dans la salle ont du ressentir ce même plaisir, cette même sensation qu’avec le Mouvement Démocrate nous étions dans le vrai et que malgré les difficultés de ces derniers temps tant en interne qu’en externe ( il y a encore quelque semaines, au simple fait de dire qu’on était démocrate derrière François Bayrou, on se faisait cracher à la figure) nous devions persévérer dans cette voie.
C’était vraiment drôle d’entendre mes voisins de fauteuil socialistes et communistes ainsi que les autres intervenants dirent de l’intervention de Marielle qu’elle était la plus à gauche de toutes. Cette intervention n’était ni plus ni moins que MoDem.
J’ai été surpris par tout le bien que Daniel Cohn-Bendit a pu dire de François Bayrou, même si il n’a pas pu s’empêcher de lui lancer un pique « catho ». L’incident du fameux débat télévisé semble résolument clos et c’est tant mieux car c’était bien un non événement.
Daniel Cohn-Bendit a eu un rôle déterminant dans cet atelier car sa position lui a permis de dire au PS ses 4 vérités, notamment au sujet de son hégémonie qu’il ne peut plus exercer car il n’en n’a plus les moyens.
Christiane Taubira a prononcé un discours de qualité dans lequel elle a affirmé partager l’essentiel avec le Mouvement Démocrate en posant néanmoins un bémol sur le problème que pose les pratiques et l’attitude de certains élus du MoDem (notre cas varois ne pouvant que lui donner raison).
Comme Vincent Peillon l’a dit en clôture, oui ce congrès est historique. Néanmoins même si j’en ressors avec un fort sentiment positif je reste pragmatique. Le chemin sera long et difficile mais il en vaut la peine.
C’est impératif , les socialistes and Co, doivent se sortir de la tête « qu’hors de la gauche point de salut ».
Parler de « peuple de gauche » ça n’a pas vraiment de sens à notre époque et en plus cela sous entend qu’il y a un « peuple de droite ». Cela met en affrontement des groupes entretenus artificiellement.
Le projet politique d’espoir que nous devons porter doit s’adresser universellement au peuple de la communauté française et pas seulement à un prétendu peuple de gauche.
Ce rassemblement écologique, social et démocratique que Daniel Cohn-Bendit et Vincent Peillon veulent créer ce n’est ni plus ni moins que le Mouvement Démocrate.
Il y a tout ce qu’il faut dans le Mouvement Démocrate pour être le grand parti démocrate français. Pourquoi vouloir créer un rassemblement supplémentaire? D’autant plus que le MoDem défend le pluralisme et lutte contre la pensée unique et l’hégémonie.
Les adhérents du MoDem viennent d’horizons variés (UDF, Verts, CAP21, PS, PC, Radicaux, UMP et surtout société civile).
Alors plutôt que de perdre un temps précieux en créant un nouveau rassemblement, rejoignez nous et apporter votre contribution au projet d’espoir que nous proposons à la France.
Vraiment un Vincent Peillon a toute sa place chez nous. Nous partageons bien plus que l’essentiel.
Ce n’est donc pas un espoir à gauche mais bel et bien un espoir Démocrate.
La vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez, le député européen d’Europe-Écologie, la députée PRG de Guyane Christiane Taubira, l’ancien numéro un du PCF Robert Hue, le député europée PS Vincent Peillon © OLIVIER CORSAN / MAXPPP