Quand on est peu familier avec le genre fantasy il est plutôt déstabilisant d’avoir à accepter que des personnages à la chevelure dorée et aux oreilles pointues interviennent soudainement dans une histoire contemporaine. Pourtant, on m’avait assuré en librairie qu’Ysabel était le livre le moins far out de ce maître fantaisiste qu’est le Torontois Guy Gavriel Kay.
L’histoire gravite autour de Ned, ado montréalais en visite à Aix-en-Provence avec son père, photographe professionnel qui a reçu une commande de livre sur les attraits provençaux. Ned se rend compte que les vestiges archéologiques de la région ainsi que des gens étranges lui lancent des messages inquiétants. Le tout culminera lors de la nuit de la Beltaine, fête religieuse celtique où druides, magiciens et autres personnages mythologiques reprendront vie et à laquelle Ned et l’entourage de son père seront mêlés bien malgré eux.
Ysabel m’a fait réaliser que je ne serai jamais un grand fan de ce genre littéraire. Même si les mythologies me fascinent, je préfère - et de loin - lire sur le sujet dans un contexte documentaire plutôt qu’un contexte de fiction. Parfois, la ligne entre le fantaisiste et le ridicule est d’une minceur extrême…
Cela dit, Guy Gavriel Kay mène son récit de main de maître. J’ai lu Ysabel avec plaisir et intérêt. Les personnages sont sympathiques et l’histoire est teintée d’un humour bon-enfant qui rend l’expérience fort agréable. Aussi rendons hommage à l’auteur pour l’inventivité de l’intrigue. Comment une idée aussi flyée peut-elle germer dans un cerveau? Ça m’épate à chaque fois.
Bref, si le genre vous intéresse, vous devriez aimer sans retenue. Personnellement, j’ai eu quelques réserves mais je ne fais pas partie du public cible.