Même si le PS ou le PCF éprouvent les plus grandes difficultés à se remettre en ordre de marche après les élections présidentielle et législatives, d’autres partis semblent encore plus mal en point, tant d’un point de vue économique qu’en matière de positionnement vis-à-vis d’un gouvernement "décomplexé" qui sur certains sujets n’hésite pas à piétiner allègrement leurs plates-bandes.
Ainsi le PMF de Philippe de Villiers (souvenez-vous l’homme qui promettait une "grosse surprise au soir du premier tour" et qui a en fin de compte réalisé moins de 2,5%…) en dépit d’un encrage micro-local important se voit contraint de vendre son âme à l’UMP pour essayer d’obtenir quelques strapontins lors des prochaines élections locales. Le parti se veut désormais un "allié loyal" d’un gouvernement au sein duquel on retrouve Bernard Kouchner ou Fadela Amara. Mais les municipales valent bien quelques concessions, d’autant plus que l’UMP n’est pas chienne : son secrétaire national de l'UMP chargé des élections discute déjà avec le numéro 2 du MPF, Guillaume Pelletier, d’accords électoraux pour le printemps. Il s’agit pour le parti villeriste des sauver ses rares têtes d’affiche, notamment Jacques Bompard à Orange. On souhaite bien du plaisir à la direction de l’UMP pour expliquer à ses militants et électeurs que, telle la banane, l’ouverture sarkozienne est bonne à prendre par les deux bouts et qu’il faut soutenir et élire suivant les cas des ex PS
ou des ex FN…
Mais la situation est bien pire au Paquebot : la déroute présidentielle de Jean-Marie Le Pen et le naufrage législatif des candidats FN ont laissé un trou d’une dizaine de millions d’euros dans les caisses frontistes. Et même s’il prend fait et cause pour François Fillon, certes un peu à la façon de la corde qui soutient le pendu, au sujet de la vaine polémique autour du détail, Jean-Marie Le Pen se doute bien qu’il n’a aucune main tendue à attendre de l’UMP… du moins officiellement et au grand jour. Pire, ses plus fidèles soutiens financiers commencent à leur tour à le lâcher à commencer par Fernand Rachinel qui avait prêté huit millions d'euros au FN et vient de lancer une procédure, qualifiée par le leader frontiste de "pas très sympathique et un peu superflue", pour prendre des garanties sur le remboursement. Alors même s’il se refuse à se déclarer en "faillite", le FN reconnaît traverser "une grave crise financière". A tel point que Jean-Marie Le Pen admet désormais qu’il "sera peut-être obligé de vendre" son siège, avant d'ajouter : "c'est le gage le plus important, le bien le plus important, si nous ne trouvons pas d'autres solutions dans le domaine de l'emprunt, ou le rééchelonnement des dettes, on sera peut-être obligé de le vendre"…
En voilà une aubaine pour le Nouveau centre, ou pour le futur parti sarkozyste de gauche de Jean-Marie Bockel (à condition que ce dernier trouve des financements) d’acheter un siège vaste et fonctionnel pour un prix défiant toute concurrence !!!