Fouiller sur Facebook, LinkedIn, Myspace et consorts est une source d’informations non négligeables pour un employeur potentiel. Un compte sur les réseaux sociaux peut donc être une arme à double tranchant pour un candidat: il peut convaincre un employeur qu’il a affaire à la bonne personne ou… lui faire rayer un nom sur sa liste. 35 % des recruteurs ont en effet renoncé à au moins un candidat en raison d’éléments trouvés sur les sites sociaux.
Les «informations ou photographies provocantes ou inappropriées» sont la première source de renoncement à un candidat préalablement sélectionné : 53 % des recruteurs disent n’avoir pas embauché une personne pour cette raison. On remarquera que cette cause était deuxième l’an passé et a cette fois largement dépassé l’alcoolisation ou l’utilisation de drogues.
Derrière ces deux principales causes, 35 % des employeurs potentiels ont renoncé à un candidat parce qu’il disait du mal de ses précédents patrons, collègues et clients.
Dans l’ensemble, ce classement des causes de refus évolue assez peu. On note tout au plus la disparition de l’argument «le candidat utilisait un pseudonyme non-professionnel», signe probable que, même chez les DRH, utiliser un pseudo en ligne entre dans les moeurs.
À l’inverse, 18 % des recruteurs ont embauché un candidat après avoir visité ses pages Facebook, Twitter ou autres. Dans un cas sur deux, il s’agissait simplement d’une «bonne impression sur la personnalité du candidat», élément d’embauche extrêmement flou mais toujours déterminant. Les qualifications professionnelles, la créativité et les capacités de communication sont également mises en avant.
In fine, cette étude ne propose guère d’éléments surprenants, même s’il est intéressant de souligner que les motifs de refus sont assez spécifiques à l’utilisation du net (la consommation de drogues ou le comportement provocant sont des éléments que l’employeur ne connaissait généralement pas avant Facebook et Myspace), alors que les motifs d’embauche restent les mêmes que lors de toute rencontre dans la vraie vie.
On notera tout de même que lorsqu’on candidate à un poste, on a désormais près d’une chance sur deux de voir son recruteur faire un tour en ligne pour voir ce qu’il peut trouver, ce qui n’a au fond rien d’illogique : après tout, lorsqu’on poste un profil public sur un réseau social ou qu’on envoie ses aphorismes préférés sur Twitter, on choisit de les rendre publics.
> Présentation de l’enquête (en anglais)
Franck Mée/ Les numeriques