Infini de l’Aubrac d’abord. Socle ancien composé de micaschistes, de gneiss et de granite (« de la Margeride »), soulevé et fracturé lors de la formation des Alpes, on ne se lasse jamais de ce plateau volcanique aux contours adoucis et variés : grands pâturages séparés par des murets de pierres sèches, à l’instar du bocage de ma Normandie natale, boraldes qui entaillent le versant sud du plateau, comme un appel vers le pays d'Olt (St Côme d'Olt et son clocher tort), lacs glaciaires, d'improbables cascades dans un paysage minéral fort, forêts et tourbières. C’est un pays de silence, emprunt de mystères et de croyances.
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Infini spirituel à Conques ensuite. Fondé à la fin du VIII° siècle par l’ermite Didon afin de se retirer dans la solitude.
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Ce petit monastère bénédictin est devenu, grâce aux reliques de Sainte Foy, un centre de pèlerinage majeur sur le chemin de St Jacques de Compostelle. L’abbatiale de Conques (XI-XII° siècles) révèle aux visiteurs un tympan du Jugement Dernier véritable chef-d’œuvre de la sculpture romane.
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La visite des tribunes, vaste couloir de circulation établi à l’époque romane au-dessus des collatéraux e du déambulatoire, une triple émotion : émotion liée à la vision globale de l’édifice, mettant en valeur ses perspectives - émotion soulevée par approche directe avec les vitraux de Pierre Soulages, dont l’effet d’opalescence rend la lumière presque irréelle, j’allais dire « divine » ; en enfin émotion par la contemplation de la magnificience des chapiteaux romans de l’église.