Magazine Cuisine
Après le traditionnel "apéritif" pris au salon, d'où la vue sur le plateau de l'Aubrac est magnifique, passons avec une certaine excitation à table.Mise en bouche afin de nous faire patienter quelques instants.Au menuaujourd'hui "classique" : le gargouillou de jeunes légumes ; graines & herbes, lait de poule au serpolet d'ici.de Saint Jean de Luz, le maigre de ligne poché-poêlé au beurre & au jambon : purée de céleri-rave & amaranthe ; la cuisson, ail & touche de citron au sel.de Lézignan, la cèbe farcie au gras et vinaigrette au jus de viande ; huile d'oeillette en crème, fleurs de sauge.un assaisonnement estival pour le filet de Boeuf - pure race Aubrac - poêlé : aubergine, noisettes, quinoa, sésame ...Les fromages de l'Aveyron & d'à côté.dans l'esprit d'une tarte ; des pêches, miel & yaourt : un jus de vinaigre de citron.canailleries : billes chocolatées, billes glacées, canard ... crunch.Vue sur l'Aubrac depuis notre table.Impression sur les vins.Condrieu, Coteau de Vernon 2005, domaine Georges Vernay : robe jaune dorée assez intense, très brillante. Un beau nez encore un peu sur la retenue mais exhalant déjà une forte personnalité. Une pointe de vanillé nous rappelle le côté boisé de ce vin (très léger et en tout cas déjà bien digéré - quand la matière est noble, le boisé n'est qu'un soutient du vin). En bouche, le vin brille par sa complexité et son équilibre. Une stature relativement imposante, mais sans lourdeur, avec une belle minéralité, moins saline que chez le Condrieu Deponcins de François Villard, mais je dirai presque plus tannique. Le fruit est présent (pêche blanche), enrobé dans un gras (miellé) élégant et une rondeur proche de la suavité. Seule une pointe d'amertume en finale peut évoquer la jeunesse du vin. EXCELLENT.Châteauneuf du Pape, château de Beaucastel 2001 (en demi-bouteille) : une robe rouge sombre épaisse et dense, avec quelques reflets marron-orangés. Un nez très sudiste, qui me fait immédiatement songer à l'olive noire et la garrigue. Une légère évolution est perceptible (sous-bois, humus) mais sans plus. En bouche, le vin est là encore sur un équilibre tannique et puissant, qui n'estompe pas la finesse et l'élégance du cru : fruits confits (cassis, fruits cuits), épices douces (poivre blanc), olive et tapenade. Les tannins sont très nombreux mais déjà bien polissés par le temps (et le format de la bouteille - Sergio nous a confié que le même vin en bouteille n'était pas encore prêt à être bu). Belle finale très persistante. TRES BIEN PLUS.Avec le dessert, un Coteau du Languedoc, Mas Jullien, Cartagène 2008 : robe rouge rosée très claire. Un nez explosif de roses et de litchi (avec une pointe de violette et de patchouli). Bouche de demi-corps, avec une sucrosité très mesurée, et qui se marie à merveille avec le plat. Rondeur / richesse, douceur et belle fraicheur. Un vin très digeste qui termine le repas en apothéose. TRES BIEN PLUS.La magie de notre première visite s'est renouvelée. Le temps a suspendu sa course folle pendant ces 4 heures.Un rendez-vous secret est pris pour une prochaine fois ...Bruno