Interview de Maximilien Rouer, directeur de Be Citizen

Maximilien Rouer – Directeur de BeCitizen / Auteur de « Réparer la Planète - la révolution de l’Economie Positive™ » intervient depuis plusieurs années dans le programme CPI. A l’occasion de la PDR, Mehdi Messaoudi (Capgemini Consulting) en a profité pour le rencontrer et faire le point sur sa vision du programme CPI.

Pourquoi participer au programme CPI ? Qu’en attendez-vous ?
Les entreprises et les organismes évoluent, et c’est humain, lorsqu’elles se sentent en danger, en compétition. Pour préparer l’avenir, nous avons besoin de gens bien formés et cela se passe dans les écoles. Je participe au programme CPI car je trouve le positionnement de ce programme d’excellence particulièrement innovant en associant au sein des projets, des équipes mixtes business et ingénieurs.
Malheureusement, aujourd’hui, je trouve que les écoles évoluent relativement peu et j’attends du CPI, au-delà de sa mission première, qu’il soit une référence, ce qu’il est en train de devenir, qui stimule la créativité et l’évolution de toutes les Grandes Ecoles de France. Tout le monde devrait avoir cette réflexion sur l’innovation et le développement durable en créant des produits innovants et en rapprochant les  cultures du Management, de l’Ingénierie et du Design. Au quotidien, nous sommes en permanence confrontés à la nécessité de ce décloisonnement.
L’intelligence du programme CPI est de savoir sensibiliser des étudiants, qui seront les mieux placés pour changer les choses, aux grands enjeux sociétaux en essayant d’y apporter des réponses innovantes.

Les entreprises évoluent et se transforment. Mais selon vous, ont-elles conscience du rôle du Développement Durable dans cette transformation ?
Une grande majorité des entreprises souffrent d’un manque de vision prospective pour leur pérennité. Mon business model est-il adapté à l’économie de demain ? Évolue-t-il suffisamment vite par rapport aux grands enjeux de société ? Nous pouvons dire qu’actuellement 80% des entreprises se situent dans le « dire ». Mais ce chiffre atteint difficilement les 10% dans le « faire ». L’innovation et le Développement Durable ne sont pas suffisamment au cœur de la stratégie des entreprises.
Dans le développement durable, il y a un vrai problème de gouvernance et de vision stratégique face aux enjeux sociétaux. Nous sommes encore dans l’aire des dictats sociétaux des années 80 : peu de question sur la dynamique des changements au niveau sociétal, ou sur l’influence de la vitesse de ces changements sur nos sociétés. Cette influence est beaucoup plus rapide aujourd’hui qu’il y a dix ou vingt ans. Il y a une nécessité d’adaptation et de prise en compte de ces changements et d’ouverture aux demandes sociétales qui n’a pas lieu chez tous les chefs d’entreprises.

La crise selon vous va-t-elle sensibiliser les entreprises à ces besoins sociétaux ?
Nous sommes dans un monde où l’on ne se pose plus assez de questions. Les rares centres de prospectives et de réflexion de notre pays sont en train de disparaître et la crise génère des coupes dans les budgets.
Seules les entreprises qui ont anticipé ou qui entrent dans une démarche d’innovation pourront s’en sortir. L’immense majorité de celles qui ne le font pas risque de souffrir. Ces dernières manquent fondamentalement de recul par rapport à ce qu’il leur arrive, pour pouvoir se lancer sans crainte dans des processus d’innovation.

Présentation de Maximilien Rouer
Promoteur et acteur et d’une croissance qui restaure l’environnement et le climat, Maximilien Rouer est PDG et associé fondateur de BeCitizen. Expert scientifique, technique et économique sur les enjeux liés à l’environnement (changement climatique, énergie, biodiversité, ressources, toxicité/santé), il est également le concepteur de la vision de l’Economie positive™ qui réconcilie croissance économique et environnement.

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