FRANCE - Fortiche et maligne, la petite Souyris

Manon Souyris succède à Mathilde Favre au palmarès du championnat de France cadettes.
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Autorisation du 03.02.2005

L'une a gagné, l'autre a perdu. Mais elles pleurent toutes les deux. Et puis tombent dans les bras l'une de l'autre, avant de se retourner vers la ligne d'arrivée. Les filles qu'elles ont lâchées quelques kilomètres plus tôt, dans la dernière côte, pointent le bout de leur nez. Et il reste une médaille à attribuer. Alors Manon Souyris (Midi-Pyrénées), la toute nouvelle championne de France cadettes , et Mathilde Favre (Rhône-Alpes), vainqueur l'an passé à Cusset et venue chercher un autre maillot tricolore à Vendôme, retiennent leur respiration et leurs larmes pour quelques secondes. Le temps de voir Eloïse Bec franchir la ligne. Le Midi-Pyrénées fait « un et trois » et Mathilde semble presque en oublier qu'elle devra se contenter de l'argent. Elle tape dans la main de Manon. Des sourires… et puis encore quelques larmes. Parce qu'il y a là un papa, une maman, un entraîneur pour raviver l'émotion. C'est beau le vélo quand on est ado…
Beau, aussi, le circuit proposé par le comité départemental. Avec deux jolies petites bosses : le tertre de la Glacière, qui arrive sans prévenir, à la sortie d'un virage en épingle, et la côte du Temple. Mais aussi des descentes, des virages… Bref, de quoi faire la sélection, surtout dans un peloton composé de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans.
Après un tour seulement – il y en aura trois, au total, pour une distance de 48 km – il y a déjà des concurrentes un peu partout sur le circuit. Si la Vendômoise Marie Tondereau figure dans le premier groupe de contre, jamais elle ne reverra les huit filles de tête. Car les meilleures sont bien sûr à l'avant. Et, parmi elles, une grimpeuse de poche, Manon Souyris, 1,56 m pour 40 kg, licenciée à Saint-Juéry, tout près d'Albi.
 
“ Le plus dur, c'est le plat ”
 
« Je savais qu'il fallait que j'attaque au pied de la dernière bosse, à cinq kilomètres de l'arrivée, raconte Manon. Mathilde est revenue et nous nous sommes relayées. Mais à la fin, je ne pouvais plus. Je ne suis pas une rouleuse. Moi, ce que j'ai trouvé le plus dur… c'est le plat. »
Fatiguée mais maligne, Manon Souyris va pourtant déborder Mathilde Favre à 200 mètres de la ligne. Elle repartira pour le Tarn – le département de Laurent Jalabert – avec un joli maillot tricolore. Bien mérité. O.A.