Willy DeVille au B. B. King’s Blues Club de New York, en mars 2008. Il s’est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi. Crédits photo : WENN/SIPA
Cet artiste inclassable est décédé jeudi soir à 56 ans d’un cancer du pancréas. Il s’était fait connaître en reprenant le célèbre «Hey Joe» de Jimi Hendrix.
Il aurait eu 56 ans le 27 août prochain. Il est mort dans la nuit du 6 au 7 août d’un cancer du pancréas. Il fut toujours un homme de la nuit. Il s’était fait connaître du grand public par sa version mariachi du fameux Hey Joe de Jimi Hendrix. Chanteur et guitariste né à New York – de son vrai nom William Boray -, Willy DeVille entre dans la légende underground rock à la fin des années 1970 comme leader d’un groupe de la mouvance punk, Big Apple, qui ne tardera pas à s’appeler Mink DeVille, une des formations les plus originales de cette époque.
En 1977, Mink DeVille explose en Europe avec le tube Spanish Tube. Il fut toujours plus apprécié de ce côté-ci de l’Atlantique (France, Angleterre, Espagne) que dans son pays. Suivront, en 1980, Le Chat bleu, enregistré à Paris (Willy DeVille fut toujours un grand admirateur d’Édith Piaf), Coup de grâce (1981), Where Angels Fear to Tread (1983) et Sportin’Life en 1985.
Il débute une carrière solo en 1987. C’est la sortie de l’album Miracle, produit par Mark Knopfler, le leader de Dire Straits. Il quitte New York pour s’installer à La Nouvelle- Orléans, où il enregistre l’album Victory Mixture (1990) avec des pointures telles que Dr John, Eddie Bo, Allen Toussaint et deux membres des Meters. Après Back-streets of Desire (1992), il enregistre un album live tout droit sorti de l’Olympia.
Willy DeVille fut un musicien particulièrement inclassable. Ses multiples curiosités n’ont pas fait de la carrière de ce musicien une ligne droite, ce qui en donna tout son charme. Un mélange exotique doux et rude à la fois, mêlant le rhythm and blues urbain des années 1950 et 1960, les sonorités latino et portoricaine, la soul, la salsa et le cajun. Son ultime album Pistola est sorti en 2008, année de son dernier concert en France en juillet (à la Cigale, à Paris). On se souviendra de sa petite moustache à la Zorro, de son visage taillé à la serpe, de son corps efflanqué. Il avait ce qu’on appelle la classe.
Le Figaro