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Mon père ce héros?
méconnu
inconnu
nu!
Mon père que j'avais du mal parfois à voir en peinture, alors qu'il en était l'entrepreneur
justement.
Comme son père
justement.
Pourtant, il préférait la peinture qui se toile, qui s'imagine.
il s'en fit d'ailleurs quelques unes qu'il recouvrait d'une précédente.
A choisir- mais à l'époque, ça se faisait peu,
il aurait préféré le rôle d'un prof d'Anglais, puisque de quelques années d'école, il avait su rapidement parler la langue du bebop, celle des libérateurs en jeep avec qui il jouait l'interprète sur les routes de la presqu'ile Guérandaise et avec qui il trimballait -depuis son adolescence- des affinités musicales et culturelles.
Mon père ce zazou
en cravate saxo et guitare
en jazz et culotte de golf
en patin à roulettes et figures imposées.
Mon père en rouflaquettes
et son slip sur la tête
et ses farces et attrape ma grand mère
Mon père et son violon qu'il savait faire pleurer dans la musique tsigane qu'il aimait tout autant que le jazz.
mon père et l'ambiance piano-bar
quand de l'électrophone, il soutirait des airs actuels du passé, pour nous les rejouer,
dans ses notes à lui.
Mon père, le grand absent
d'une paire de sentiments
à l'écriture fébrile
au regard rieur
et à l'humour sévère
l'inverse ça marche aussi.
Mon père
plus sérieux tumeur
Celui qu'a pas assez vieilli pour bien se connaitre en cheveux blancs.
Maintenant,
que je pourrais être son grand-frère
depuis que je l'ai rattrapé dans la cote
et dans mes raccourcis
je le vois les fesses à l'air sur le canapé.
"Et alors on fait moins le malin
mon pé-père?"