Dans la suite des lectures de mon été : « Les petits bals perdus », le journal posthume de Pascal Sevran, paru en janvier dernier chez Albin Michel. Ce livre m’a aussi été offert pour mon anniversaire. Jusqu’à ce jour, je n’avais lu que le 1er tome des journaux intimes de Pascal Sevran « La vie sans lui. »
Un journal qui évoquait avec douleur et talent le décès de son compagnon Stéphane. J’ai peu connu Pascal Sevran et étais loin de partager toutes ses vues tant il revendique et assume un conservatisme presque réactionnaire et certaines positions discutables. Mais chacun de nous ne porte t-il pas en lui le ciel et l’enfer, comme l’écrivait Oscar Wilde dans le Portrait de Dorian Gray. Mais Pascal Sevran était à la fois un vrai humaniste, un talentueux écrivain et un homme de télé populaire. C’était aussi et incontestablement un homme de fidélité et d’amitié qui réussit à avoir comme meilleurs amis des responsables politiques aussi opposés que Nicolas Sarkozy et Bertrand Delanoë ! Si ce journal posthume laisse souvent un goût d’inachevé - normal vu la situation de l’auteur ! -, il surprend par sa volonté de refuser de parler de la maladie qui le dévore, de la nier parfois alors que ce livre en est rempli presque à chaque page. Cette peur de la maladie et sûrement de la mort toujours évoquée de manière furtive et évasive. Mais ce qui m’a beaucoup touché, c’est aussi la narration de sa relation avec un de ses vieux amis qui est resté avec lui jusqu’au bout, Serge Tamagnot. L’hommage et la reconnaissance qu’il lui voue est à la hauteur du dévouement incroyable de Serge.
Je connais Serge depuis qu’il nous fait de si beaux tableaux pour les opérations caritatives pour le sida que je mène avec le Banana. C’est un être exquis, cultivé, talentueux et généreux. C’est pourquoi l’hommage que Pascal Sevran rend à cet homme si discret et modeste est touchant. Si vous êtes donc à la recherche d’émotion et de nostalgie, ce livre est pour vous.