Le Père adopté, de Didier Van Cauwelaert

Par Geybuss

Roman - Livre de Poche - 248 pages - 6.00 €
Résumé : Quels drames et quels enjeux faut-il pour qu'un enfant décide de gagner sa vie comme écrivain, à l'âge où l'on perd ses dents de lait ? En révélant ses rapports avec son père, Didier van Cauwelaert nous donne les clés de son oeuvre, et nous offre son plus beau personnage de roman. Un père à l'énergie démesurée, à l'humour sans bornes et aux détresses insondables, qui a passé sa vie à mourir et renaître sans cesse. Un père redresseur de torts et fauteur de troubles, qui réenchanta le monde par l'incroyable force de son destin, de ses talents et de ses folies au service des autres. Drôle, bouleversant, généreux et tonique, Le Père adopté est à la fois un merveilleux récit des origines et un irrésistible appel à inventer sa vie en travaillant ses rêves.
                                  
Mon humble avis :  Troisième rencontre avec cet auteur, et rencontre enfin réussie, même très réussie. Dès les premières pages, j'ai su que ce livre allait me plaire, qu'il me donnerait de savoureux moments de lecture dès que je m'y plongerais. On assiste ici à la naissance de la vocation d'écrivain Didier van Cauwelaert. Si tôt, que cela en est touchant et pourrait paraître improbable. Et pourtant, des années plus tard, van Cauwelaert est un des auteurs les plus prolifiques de sa génération, qui plus est couronné de multiples prix littéraires, dont le Goncourt.

Le père adopté est avant tout un vibrant hommage pour le père défunt de l'auteur. C'est un dialogue à une voix. Van Cauwelaert s'adresse à son père et construit ce roman en suivant l'enchaînement de ses émotions de romancier et du fils qu'il était. Ce fils qui, mythomane, rêvait sa vie et s'en inventait d'autres, qui aimait et admirait son père par dessus tout au point de ne jamais vouloir le décevoir, quitte à inventer encore et toujours. Quelle belle genèse de vocation ! On sourit beaucoup à la lecture de cette magnifique et infaillible complicité entre un père et son fils ! Didier van Cauwelaert nous parle aussi de l'histoire de sa famille, cette histoire qui fait qu'il est ainsi, lui, fils, petits fils et arrière petit fils. Il se promène ainsi dans son arbre généalogique et nous rapporte nombre d'anecdotes tantôt tendres, touchantes,  comiques, bouleversantes mais toujours justes. Au fil de pages, se dresse les portraits de ses aïeux, personnes ordinaires au destin rendu encore plus extraordinaire par la plume intimiste, pudique et humoristique de l'auteur. J'ai perdu mon père il y a plus de quinze ans et lors de ma lecture, je me suis pris à remplacer des anecdotes de l'auteur par d'autres personnelles. Oui, c'est certain, Didier van Cauwelaert dit ici ce que l'on aimerait savoir dire et formuler à notre propre père ou que l'on aimerait avoir dit avant qu'il ne soit trop tard. Il crie haut et fort "mon père, ce héro" !

"Je ne suis pas dupe, je sais pourquoi tu as encouragé ma vocation de romancier, dès l’enfance : si tu as été mon maître à rêver, c’était aussi pour que je devienne ta machine à écrire." (DVC)
" La vraie générosité se nourrit toujours d'une part d'exaltation égoïste, sinon, elle n'est qu'abnégation - un élan obligé, beaucoup moins efficace." (DVC)


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