Browning et la terre gaste

Par Ffievre
Je parlais dernièrement de l'Anneau et le livre de Browning, récemment paru aux éditions le Bruit du temps. La traduction par Charlotte d'un poème du même écrivain vient d'être publiée sur le site de la revue électronique Retors, animée par Sarah Cillaire. Réinterprétation romantique du thème merveilleux de la terre gaste, ce poème est aussi un parfait exemple de réécriture moderne d'un motif médiéval, celui du chevalier qui erre en quête de la Tour Sombre.

Robert Browning (1812-1889)


C'est surtout un très beau poème sur le désenchantement, qui me rappelle, dans un registre et une forme complètement différents, La Route de Cormac McCarthy, que j'ai lu très récemment sur les conseils d'une amie, Julia, et qui m'a considérablement bouleversé.
IX
Ecoutez-moi ! Je ne m'étais pas plus tôtEngagé par la plaine que je fis halte,Après un pas ou deux, pour jeter un dernier regardSur la grand route : le néant ; autour de moi une grise plaine :Rien qu'une étendue grise, à perte de vue.Autant aller de l'avant, n'ayant guère d'autre choix.