« Je n’ai de cesse de blâmer la mollesse d’un gouvernement que tes maîtres et tes flatteurs nomment la Philosophie sur le trône et que j’appelle, moi, un lâche abandon de la Volonté au cours des choses. Tu es satisfait si, interposant ta douceur de tempérament dans le cours de la décadence des choses romaines, tu parviens à glisser un intervalle d’oubli et de sommeil entre les tyrans que nous eûmes et ceux que nous aurons, entre la barbarie jusqu’alors vaincue, grâce à quelques restes du sang et des traditions de nos ancêtres, et la barbarie bientôt victorieuse de leurs fils dégénérés. Je te prédis, et tu te prédis à toi-même, sans avoir consulté l’oracle d’Ammon, la ruine de l’Empire » (1).
C’est par ces mots que le général Avidius Cassius, vainqueur de la guerre contre les Parthes et gouverneur des provinces romaines d’Orient, s’adresse à l’empereur, en 175. Marqué par…