Des archives inédites de Frida Kahlo, certes, mais douteuses

Au Mexique, Frida Kahlo est une star : plus de cinquante ans après sa mort, cette peintre surréaliste, appréciée de Leon Trotsky et Joséphine Baker, se contentait de peindre sa réalité, comme elle disait. Mais aujourd'hui, plusieurs oeuvres insérées dans un catalogue de ses oeuvres sont contestées dans leur authenticité.
L'éditeur Princeton Architectural Press s'apprête en effet à publier un ouvrage de peintures à l'huile, d'extraits de son journal et de lettres personnelles. Des archives étonnantes, perdues depuis longtemps, pleines de désirs ardents, de fureur et d'un humour scandaleux, assure la maison.
Sauf que des chercheurs dénoncent ces éléments, qu'un couple de mexicain aurait achetés à un avocat qui les aurait obtenus d'un sculpteur, les tenant lui-même de l'artiste... Et qui seraient des faux. Le Conseil national mexicain pour la Culture et les Arts a été saisi de l'affaire, ainsi que l'Institut national des beaux arts, à qui l'on a demandé de mettre un terme à cette mascarade. Le livre serait suffisamment bien tourné pour donner le change, insérant des éléments biographiques assurés et des allusions au féminisme autant qu'au communisme de l'artiste.
Des découvertes qui laissent le milieu de glace, et franchement sceptique. Or les époux Carlos Noyola et Leticia Fernández, résidant à San Miguel de Allende ont effectué une expertise, qui n'a pas du tout invalidé l'authenticité des oeuvres. Et l'éditeur se range derrière cette idée pour assurer de sa bonne foi dans cette affaire.
Les soupçons sont en tout cas pris en compte, mais le livre, lui, n'est pas annulé pour autant. Leur légitimités sera cependant examinée, et les résultats connus dès qu'on les aura formulés.