Il n’est pas question dans cet article de blablater sur la morale ou non d’une exposition complètement dédiée aux artistes féminins. Cependant j’ai quand même un peu envie de vous exposer mon point de vue (jugement donc totalement subjectif) de ce type d’exposition. Dans un monde formidable où l’accès à la culture est facile et où l’éducation à l’art est enseignée correctement, il n’y aurait peut-être pas raison de faire ce type d’expositions puisque la démarche serait, non pas mieux connaître une communauté d’artistes selon leur sexe, mais plutôt mieux reconnaître un type d’art ou une cohésion d’œuvres autour d’un même thème, quelque soit l’identité sexuel de l’artiste. Or, ce n’est malheureusement pas (encore ! – j’aime être optimiste) le cas et pour pouvoir donner les moyens aux personnes de s’intéresser à l’art au féminin, il faut donc les initier à ces artistes. Certes, cette exposition est une sorte de discrimination positive, et bien que je la juge totalement aberrante sur un point de vue politique, je pense qu’elle peut être justifiable pour l’art, du fait de la méconnaissance de ce monde au féminin. Pour prendre un exemple concret, j’ai pour ma part découvert certains artistes féminins, et en conséquence mieux assimiler leurs créations, grâce à un livre d’art dédié aux artistes femmes (impossible de me souvenir du nom, mais je pense qu’il devait venir de la collection Taschen). Il faut un début à tout, et si, pour permettre aux artistes de demain d’avoir une meilleure visibilité, il faut qu’il y ait, en amont, une exposition où les personnes qui s’intéressent à l’art prennent conscience de la profusion des artistes féminins, alors je dis oui, et tant pis si on me qualifie de sexiste (ou autre je ne trouve pas de quoi on pourrait me qualifier en fait), je m’en fous, je préfère que les gens retiennent le nom de Rebecca Horn (le fouet qui s’agite tout seul toutes les 4 minutes) après avoir vu cet expo, que de ne jamais avoir su qui elle était.
D’autres œuvres m’ont beaucoup marquées, comme celles de Niki de Saint Phalle par la
beauté des œuvres et ce sentiment de proximité avec l’œuvre que cela produit en moi. En particulier La Mariée au cœur arraché qui m’a vraiment beaucoup touchée. Très heureuse également de voir ce pan de mur dédié à Orlan bien que je considère que les explications sont vraiment très light à son sujet (comme sur pratiquement tout d’ailleurs) et également d’avoir pu approcher de près certaines œuvres d’Annette Messager. Mention spéciale à la robe de chair de Jana Sterback (Vanitas – Robe de chair pour albinos anorexique), que j’avais déjà vu à une exposition au CAPC de Bordeaux, mais que j’ai été heureuse de revoir.Quelques déceptions à signaler dans cette exposition, comme cet ensemble un peu fourre tout à la fin de l’exposition, mais également la pauvreté des œuvres de Louise Bourgeois présentées. Pour le coup, je ne comprends pas comment on peut faire une exposition au féminin, et avoir une mise en avant de ses œuvres aussi faibles. Je sais qu’elle a eu droit à son heure de gloire l’année dernière avec l’exposition consacrée à son œuvre, mais moi qui n’ait pas pu y aller, j’aurais été drôlement contente de voir plus d’œuvres de ce grand personnage de l’art… tout sexe confondu.
Oeuvres dans l'ordre :
1. Les Piques, Annette Messager
2. La Mariée au cœur arraché, Niki de Saint Phalle
3. Le baiser de l'artiste, Orlan
4. Barbed Hula, Sigalit Landau
Centre Georges Pompidou
Place Georges Pompidou - 75004 Paris
Jusqu’au 24 mai 2010
Tous les jours, sauf le lundi, de 11h à 21h
Droit d´entrée : 10 euros
Tarif réduit : 8 euros _ gratuit pour les -26 ans