Le 3 octobre dernier eu lieu la rencontre des blogueurs narcissiques de Montréal a la Quinquaillerie. J’étais bien entendu de la partie et fort de mon expérience précédente, j’étais persuadé qu’aucune blogueuse ne me résisterait cette fois-ci.
Accompagné d’Annie, de Sourcil Jaune et de Miss Klektik, je ne passais certes pas inaperçu, suscitant la jalousie et l’envie de mes confrères masculins. La table était mise pour qu’une horde de mâles viennent présenter leur respects et que je me demande si une demoiselle blogueuse oserait affronter l’adversité pour venir me parler.
C’est alors, qu’au moment le plus sombre de mon désespoir, une jolie mexicaine vint chasser ces ténèbres en illuminant la place de son teint basané et de son sourire éblouissant. Je me sentais au chaud et bien auprès de mon fantasme latin. Mon regard perdu dans ses yeux couleur café, je n’ai pu remarquer qu’un homme s’était inséré dans notre couple parfait. Elle me présenta son Russe-copain qui eu vite fait de faire redescendre mon enthousiasme a un niveau Sibérien.
Triste et débouté que mon rêve se termine si abruptement, je me levai donc sans ménagement pour aller me chercher une pinte de rousse. Je n’eus le temps de faire que trois pas, qu’une superbe fille au cheveux de jais s’offrit a mon regard. J’entrepris de calmer mon coeur qui s’affolait deja et de m’approcher de Véronique avec la ferme intention chevaleresque de l’embrasser a pleine bouche. Mal m’en pris, mais dans mon empressement, je m’enfargeai maladroitement dans mes propres pieds et le superbe baiser que je destinais a ses lèvres, finit sa course chastement sur sa joue droite et puis sur la gauche. Honteux de mon incompétence manifeste, je baragouinai deux ou trois phrases toutes faites avant de m’éclipser aux toilettes.
J’en étais a mes réflexions en me frappant la tête sur le mur au dessus de la cuvette, qu’un homme sorti des toilettes d’à coté et m’interpella d’un grognement inquisiteur. Le Voyou se tenait de toute sa hauteur, projetant son ombre malveillante sur moi. Tatoué, cicatrisé et baraqué, c’était manifestement un homme qui en avait vu d’autre et une rencontre fort risquée pour des toilettes occupées par nous seuls. Bloquant de toute sa largeur la porte de sortie, j’élaborai rapidement une stratégie pour me sortir de cette impasse. Elle consista a le complimenter sur son aspect physique, la couleur de ses cheveux et son choix de lunettes. Il sembla considérer l’honnêteté de mes propos pendant un long moment, grogna et cracha trois fois par terre pour finalement me laisser sortir.
Fortement secoué par ma rencontre, j’arrêtai au bar pour recevoir mon butin alcoolisé en échange d’un sourire et de quelques billets. Tout se serait bien déroulé si ca n’avait été de la rousse guerrière, accoudée au bar, qui me transperça le coeur de son sourire enjôleur. Je pris mon courage a autant de mains que possible, redressai le dos, sorti les pectoraux et me drapa de mon air le plus confiant et séducteur pour l’aborder d’un salut lourd de sous-entendus. Au fil de la conversation, elle affirma me connaître déja de réputation et je n’eus qu’à sortir mes arguments habituels; me vantant et me glorifiant sans retenu. Après quelques minutes, l’affaire était dans le sac et je me battais avec mon cellulaire pour prendre en note tout l’amour que j’éprouvais pour elle. Voyant la désuétude de mon outil et mon incapacité a l’utiliser correctement, elle fit certainement un rapprochement facile avec mes autres attributs et c’est sans avertir qu’elle se leva, prétexta un rendez-vous urgent et quitta promptement le bar sans jamais revenir.
Encore une fois laissé pour compte, je retournai piteusement voir mes blogueuses. Cette fois, a ma grande surprise, un enfant s’était joint a eux. Un être a la crinière blonde, au débit rapide et a la gesticulation facile, se présenta comme étant Le Lapin Blanc. Bondissant de gauche a droite tel un farfadet moderne, il m’annonça sans gêne avoir écrit une chanson en mon honneur. Un affolement sans nom s’empara de moi et ne sachant comment réagir, je rigolai nerveusement en implorant du regard quiconque de me sortir de la. Cette fois la chance fut de mon coté, puisqu’au moment ou il entonna les première notes, il s’aperçut qu’il avait oublié les paroles et je pu m’éclipser rapidement.
Je m’éloignais a grandes enjambées lorsqu’une journaliste blondinement chevelue et fort jolie, m’intercepta pour une entrevue. Je m’exécutai volontiers, tout en parsemant mon discours d’incohérences, de blancs de mémoire et de prononciations déficientes. Peu impressionnée par ma performance, la dame retroussa le nez en signe de dégoût, me regarda de la tète aux pieds et reparti dans une direction opposée a la mienne.
C’est sur cette note un peu triste, qu’un bref coup d’oeil a mon poignet sans montre me rappela qu’il était tard et que je devais partir. C’est un constat décevant, mais c’est donc dire que mon plus grand succès en cette soirée de Yulblog, fut auprès d’un garçon.