Moments intenses hier avec le chauffeur dans la voiture. Un camion qui circulait dans le centre-ville a vu ses freins rendre l’âme. Il a réussi à emboutir 16 voitures avant de verser sur le côté en écrasant un adolescent de 15 ans déclaré mort par la police et les journalistes. Tel un RDI au mariage de Céline, un journaliste radio est sur la scène et raconte en détail et avec intensité tout ce qui s’y déroule. Les policiers, aidés de dizaines de passants, sont arrivés avec beaucoup d’efforts et de techniques (tout ça décrit en direct par le journaliste) à remettre le camion sur ses roues. On s’est débrouillé avec ce qui avait sur place pour faire ‘manuellement’ le travail. On attend pas de grue, il n'y en a pas ! Durant le long et lent processus de remise sur ses roues, la silhouette de l’adolescent écrasé a commencé à apparaître. Pas mort le moun. Sa main s’est mise à bouger. Le journaliste a crié dans son micro qu’il était toujours en vie et la foule des voyeurs a hurlé à nous faire perdre les propos du journaliste. La suite s’est déroulée sur vingt minutes où un journaliste et une foule endiablés nous ont fait vivre un moment de radio d’une très grande intensité. Penchés sur la radio, on est presque venu à applaudir quand le petit est sorti de sa fâcheuse situation. Deux pieds et un bras cassés. Dans le contexte, on peut parler de chance. Vendredi dernier, on soupait avec des amis et en discutant de l’événement de la montréalaise morte sous un bloc de béton pendant un souper dans un resto, notre ami haïtien (qui connait très bien le QC pour y avoir passé une bonne partie de sa vie) nous expliquait qu'il avait l'impression que ce genre de situation ne pouvait arriver ici.Que dans le contexte hautement à risque et peu (pas) réglementé dans lequel la population circule (les transports et la construction entre autres), il n’était pas normal qu’il n’arrive pas plus d’accidents. Comme si la loi de Murphy ne s’appliquait pas en Ayiti. Hypothèse confirmée.