Je dis : A mon avis, le PS, il est mort. Vive réaction en face. N'importe quoi ! Suit une question : alors c'est qui, l'alternative, si c'est pas le PS ? Qui d'autre va fédérer autour d'idées de gauche ? Je ne fais pas assez attention au fait que l'émotion s'est installée dans le paysage.
Je réponds, tranquillement : Ben, je crois que pour le moment, justement, il n'y a pas d'alternative. On en prend jusqu'en 2017, voilà ce que je pense. Le PS est en train de se construire le même destin que le PC. De scrutin en scrutin, il baisse. Non, vraiment, il a perdu ses valeurs, ne comprend plus les gens, ne sait plus leur parler. Correspond à rien, quoi.
Mon interlocuteur n'est pas d'accord. Nous voilà justement partis sur la question des valeurs. Sur celle des projets. Défend sa souple plus qu'il ne la vend. Il est adhérent PS et je ne le savais pas. En disant simplement ce que je pense, j'ai mis à mal quelques instants ses certitudes. Davantage que ses convictions soit dit en passant. Ou dit ce qu'il n'ose dire ?
Pensant m'expliquer au mieux mais ne faisant qu'enfoncer le clou au risque de communiquer dans le vide, j'ai conclu en disant : Faut voir ce que ça peut donner un rassemblement autour de Génération écologie. Seul Cohn-Bendit semble en capacité aujourd'hui en France d'avoir le charisme qu'il faut pour embarquer des gens. Mais il est peut-être trop démago, je ne sais pas. J'aimerais voir. Pour les autres, c'est foutu. Il me parle de Strauss-Kahn. De Royal. Je me sens déjà fatigué. C'est bon pour les intellos, ça. Mais pour les gens ?
Finalement, mon avis, je m'aperçois que je le partage.