De Jean-Marie et Arnaud Larrieu
Avec Mathieu Amalric (Robinson), Catherine Frot (Ombeline), Karin Viard (Chloé), Sergi Lopez (Théo), Omahyra Mota (Laëtitia)..
D'après l'œuvre de Dominique Noguez
Synopsis
Alors que s'annonce la fin du monde, Robinson Laborde se remet peu à peu de l'échec d'une aventure sentimentale pour laquelle il s'était décidé à quitter sa femme.
Malgré l'imminence du désastre, et peut-être pour mieux y faire face, il s'élance dans une véritable odyssée amoureuse qui l'entraîne sur les routes de France et d'Espagne.
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D’un regard il sut que c’était elle, une créature longiligne presque filiforme, étrangement androgyne. Elle croisa son regard, lui sourit, un petit sourire en coin, plein de malice et de promesses ! Lui, cupidon venait de le frapper en plein cœur.
Voila comment je ressentis les premières images du film, la suite leur liaison fougueuse et érotique, sur une plage isolée, dans des lieux retirés et luxueux, il en va ainsi de l’adultère. Et vint le jour ou la terre s’effondra, pas au sens premier du terme, non simplement elle,Laë ,disparut et en même temps un mystérieux virus se mit à décimer la population. Images d’exil affolé, d’errances invraisemblables, des milliers / millions de gens sur les routes, tombant comme des mouches. Robinson, en souffrance est comme anesthésié, il suit docile, nullement inquiet le mouvement, comme si peut-être elle allait de nouveau apparaitre là au détour d’un chemin. Faite de mystères ne l’a- t-elle déjà pas abandonné pour ensuite le retrouver !
Course dans la nature, dans la campagne, à son coté l’ex maitresse (Catherine Frot) de son père, entre eux une liaison libératrice, besoin de faire enfin l’amour au grand jour pour l’une, puis retrouvaille Toulousaine avec son épouse et ce désir nouveau qui une fois encore se manifeste. Sexe et plaisir ! Ce n’est plus Peindre ou faire l’amour, c’est ici jouir et faire l’amour, tant qu’on peut autant que l’on peut. Les frères Larrieu compose sur fond de pagaille, d’exode, une messe pour un monde humain qui peut-être s’éteint et appelle à célébrer l’amour et le sexe comme une ode, un rempart à la mort. Inefficace pour beaucoup, ainsi de l’ami d’enfance de Robinson, le ténor Theo (Sergi Lopez) gay à priori qui s’égare sur le chemin de l’inceste…et fixera son prix…
Robinson ,de rencontre de plus en plus improbables, dans un univers jonché de plus en plus de corps morts ,avance son but, son leitmotiv retrouver celle qu’il aime et qui le comble ! Et rester en vie !
Quelle joie de retrouver les deux frangins en verve, s’inspirant d’une œuvre littéraire, ils tissent un mélange de couleur locale, celles-qui leur sont chères, du pays Basque à Pampelune nous invitent au voyage, saupoudrent allégrement le tout d’une forte charge érotique et c’est ma foi diablement bon..le tout dans une pure veine anarchiste, «l a revolte des larbins » ,l’attentat du fourgon à la roquette, ..et puis y a Léo Ferré qui nous drive et nous accompagne à la fin sur l’air et les paroles de
« Ton style »
« ..ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul
ton style c’est ton droit quand j’ai droit à ton style
c’est ce jeu de l’enfer de face et puis de pile
c’est l‘amour qui se tait quand tu ne chantes plus
ton style c’est ton cul c’est ton cul c’est ton cul … » [extrait] Léo Ferréet deux silhouettes complètement libres, Nues. ."comme un ver et comme le temps" (Higelin)
Voila un film catastrophe qui n’en ai pas un, un film au souffle érotique et libertaire, et c’est foutrement bon !
Quoi qu’il en soit les frères Larrieu ont retrouvé l’élan et la forme affiché lors de Peindre ou faire l’amour, car je dois vous rappeler que Le voyage aux Pyrénées » m’avait complètement laissé sur le bord de la route !
Une interprétation avec en tête un Mathieu Amalric mal rasé, hallucinant, on ne peut que lui emboiter le pas, une Catherine Frot frustrée et gourmande, avide de rattraper son retard, sexy et oui en diable, une épouse qui retrouve une pulsion soudaine Karin Viard haut fonctionnaire et cela ressemble à un fantasme bureaucratique. …et j’en passe ou en oublie !
Mais bien sur la longue liane, au corps sans forme réelle, liane souple et envoutante Laë, presque le troisième sexe !
Ha comme il est bon de faire l’amour quand tout se meurt autour de vous.. Pulsions de sexe et de mort !
Bref vous l’aurez compris votre serviteur a trouvé cela particulièrement bon et/car .. excitant/jouissif !Site Officiel
Excessif.Com "..En raison du contexte apocalyptique, ceux qui s'épuisent autour du personnage principal acquièrent une dimension tragique. Un à un, ils révèlent ce qui les travaille au corps et à l'esprit. Une femme frustrée (Catherine Frot), prisonnière d'une étreinte passée, veut connaître l'amour réciproque au moins une fois dans sa vie. Une ex (Karin Viard), naguère engluée dans un quotidien domestique, succombe soudainement à l'envie de baiser en se retrouvant avec son ancien mari dans une chambre où le lit est défait. Un chanteur d'opéra (Sergi Lopez) dissimule son ambiguïté derrière des silences et des désirs d'adolescent dans un corps adulte. Chaque scène de sexe ressemble à un adieu et chaque salve, inspirée, triste ou décalée, donne à réfléchir ou peut-être à aimer..."
CritiKat.Com "..Les frères Larrieu se reposent sur un élément moins quantifiable : le corps humain. Celui de Robinson est restreint car munis d’une prothèse au bras. Celui de son amante Laëtitia, maigre et filiforme, est tout autant objet de désir que de péril. Ceux de la foule s’éparpillent dans les rues ou s’amassent sur les tables et les chaises, inertes, gris. Étranges scènes que celles enfilant sans répit les cadavres nus et rigides, ces corps entassés comme chez Géricault, émanations palpables d’une catastrophe presque invisible. A l’autre flanc des corps exposés, il y a ceux, tout aussi nus, de Robinson et Laëtitia. Parfaitement vivants, désinhibés des impératifs sociaux, ils s’offrent tout entier – et comme il est d’usage chez les Larrieu – à la luxure la plus spontanée..."
Le Monde.Fr - Vacances de fin du monde pour Robinson et Laetitia