Pratique religieuse ( Ramadan chez les Musulmans) ou simple envie de purifier son corps, le jeûne n’est pas sans risque pour la santé. Il doit toujours être effectué avec beaucoup de prudence et sous un contrôle médical rigoureux. Petit mode d’emploi :
Le jeûne existe sous différentes formes. Il y a les « jusqu’au-boutistes » qui, souvent par conviction spirituelle, le pratiquent sur de très longues périodes. Et les partisans de la «méthode douce», qui s’abstiennent de manger une fois par semaine ou au lendemain d’un repas de fête.
L’objectif est de mettre tranquillement l’organisme au repos après les excès que nous lui faisons parfois subir. Mais cette phase de « récupération » ne doit pas s’effectuer n’importe quand, ni surtout n’importe comment. Des précautions s’imposent…
1. La mise au repos de l’organisme
Même pour un jeûne de moins de vingt-quatre heures, il est indispensable d’être suivi par un médecin. Les conditions sont déterminées par votre âge, votre poids et votre état de santé. Il est ainsi possible de détecter des contre-indications éventuelles telles que le diabète, une tendance à l’hypoglycémie ou à l’hypertension. Ne jeûnez pas plus de deux fois par an car une abstinence alimentaire répétée fatigue et perturbe inutilement l’organisme, exposé à des déséquilibres voire à des carences, notamment en protéines, sels minéraux et vitamines. Il est important de choisir un moment et un lieu permettant le repos. Mettez-vous au vert le temps d’un week-end ou, mieux encore, profitez d’une période de vacances. Evitez tout exercice physique fatigant et privilégiez des activités comme le yoga ou la relaxation. Enfin, sachez que le printemps et l’automne, pendant lesquels l’organisme est soumis à d’importants changements biologiques, sont des saisons propices au jeûne.
2. De l’eau et des plantes pour éliminer les toxines
Se priver de nourriture durant vingt-quatre heures ne présente aucun danger. Mais il est nécessaire de respecter certaines règles simples.
Réhydrater vous régulièrement, de préférence en buvant de l’eau minérale. Elle favorise l’élimination des toxines accumulées dans l’organisme et lui fournit les minéraux nécessaires.
Les tisanes et les décoctions sont aussi les bienvenues. Seul l’alcool est totalement exclu.
Vous pouvez entamer une cure de plantes le jour du jeûne, à poursuivre pendant deux semaines après la reprise d’une alimentation normale. Privilégiez les plantes qui favorisent l’élimination (racines de pissenlit en décoction, pensée sauvage, racine de bardane, petite centaurée ou aspérule). Vous pouvez les utiliser séparément ou en mélanges, les confectionner vous-même ou les acheter en sachets (dans les herboristeries et certaines pharmacies). Leur préparation est simple : prenez deux cuillères à soupe pour 0,5 litre d’eau froide. Faites bouillir deux à trois minutes, puis infusez en recouvrant pendant dix minutes. Filtrez et buvez cette tisane en deux ou trois fois dans la journée.
3. Des compléments nutritionnels pour éviter les carences
Le médecin peut aussi vous prescrire certains oligo-éléments afin d’éviter l’apparition d’une éventuelle carence. Continuez le traitement pendant une quinzaine de jours après la fin de votre jeûne. Le retour à une alimentation normale doit impérativement se faire en douceur. Privilégiez les aliments pauvres en sucre et en graisses, en augmentant les apports de manière progressive. Enfin, renoncez aux mauvaises habitudes : repas déséquilibrés, grignotages intempestifs…
4. Les effets du jeûne sur notre organisme
Le jeûne total produit sur le corps des réactions à la fois biologiques et psychiques : dès le troisième jour, la sensation de faim disparaît complètement pour faire place à un certain bien-être, puis à une véritable euphorie. En effet, les modifications du métabolisme conduisent à une augmentation des corps cétoniques (provenant de la dégradation des acides gras), qui sont responsables de la sensation de satiété et de ce que l’on appelle l’«ivresse du jeûne».
5. Les dix règles d’or pour jeûner sans risque
1. Avant de vous lancer, effectuez un bilan de santé préparatoire.
2. Faites-vous suivre par un médecin pendant et après le jeûne.
3. Ne vous privez pas de nourriture plus de deux ou trois jours.
4. Ne jeûnez jamais plus de deux fois dans l’année.
5. Mangez normalement la veille : inutile de «faire des réserves» sous prétexte que vous n’avalerez rien le lendemain. Ensuite, reprenez petit à petit une alimentation normale en évitant les excès de sucre et de graisses.
6. Buvez beaucoup d’eau afin de remplacer celle qui est contenue dans les fruits et les légumes.
7. Faites une cure de compléments nutritionnels apportant des oligo-éléments, des sels minéraux, des vitamines…
8. Installez-vous au calme.
9. Rappelez-vous que le jeûne n’a pas pour but de faire maigrir.
10. Sachez qu’il est interdit aux enfants, aux personnes âgées, aux femmes enceintes, aux personnes dépressives, souffrant d’une maladie chronique (diabète…) ou venant de subir une intervention chirurgicale.