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Affaire Kadhafi : C'est la honte ! Hans-Rudolf Merz a fini par se coucher

Publié le 20 août 2009 par Francisrichard @francisrichard
Affaire Kadhafi : C'est la honte ! Hans-Rudolf Merz a fini par se coucher Ce soir on apprend que le président de la Confédération, Hans-Rudolf Merz [photo tirée ici de 24 Heures ] a présenté ses excuses au peuple libyen en des termes qui en disent long sur sa capacité à adopter la position couchée qui semble lui convenir parfaitement [voir mon article Hans-Rudolf Merz dans la position du conseiller fédéral couché ? ] :

J’exprime mes excuses au peuple libyen pour l’arrestation injuste de diplomates libyens par la police de Genève.[voir 24 Heures ici]

Tout le monde sait qu'Hannibal Kadhafi n'est pas un diplomate et que sa femme ne l'est pas non plus. Et qu'ils n'ont pas été arrêtés par la police de Genève injustement mais pour avoir fait subir des sévices à deux domestiques [voir mon article L'emploi chez les Kadhafi c'est sévices compris ].

Dans le dernier article que j'ai consacré à cette affaire le 23 juillet dernier [Affaire Kadhafi : avant de franchir les 2 derniers millimètres ] j'écrivais :

Hier, dans L'Illustré, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a déclaré :

Nous sommes à 2 millimètres d'un accord avec la Libye [voir 24 heures ici].

Vous noterez comme moi jusqu'où la précision helvétique peut aller...

Cependant, avant de franchir ces 2 derniers millimètres, il serait bon que Madame Calmy-Rey - qui veut organiser une rencontre entre le preneur d'otages libyen et le président de la Confédération - se rappelle que le peuple suisse acceptera difficilement que des excuses soient faites à Muammar Kadhafi et encore moins que des espèces sonnantes et trébuchantes lui soient versées pour la libération des deux Suisses "retenus" chez lui.

Eh bien l'inacceptable a été commis : il y a eu aujourd'hui à la fois les excuses, et le fric. 

Car, sans vergogne, le président de la Confédération - qui ne laissera pas une image de grandeur dans l'histoire helvétique - s'est justifié de la façon suivante :

Aujourd’hui, j’ai rempli ma mission et atteint mes buts qui sont de liquider la situation de l’année dernière et ouvrir la voie au marché libyen aux sociétés suisses.[voir 24 Heures ici]
Décidément - hormis la bonne nouvelle du désengagement de la Confédération du capital d'UBS [voir 24 Heures ici]- cette semaine devra être marqué d'une pierre noire : la Suisse sous Hans-Rudolf Merz apparaît sous les traits doublement infamants de la délation et de la trahison de ses valeurs. Et, dans les deux cas, la raison du plus fort - les Etats-Unis, puis la Libye - aura été la meilleure.

Il y a de fortes chances que plusieurs milliers de clients américains d'UBS soient dénoncés le plus légalement (?) du monde par UBS avec la bénédiction du Conseil fédéral. Le même Conseil fédéral approuve maintenant de céder au chantage d'un dictateur dont le rejeton est intouchable non pas parce qu'il est diplomate mais parce qu'il est le fils de Papa [voir mon article L'affaire Hannibal Kadhafi ou l'immunité diplomatique par filiation ].

Le plus beau est que l'affaire n'est pas complètement terminée. Le Premier ministre libyen Al-Baghdadi Ali al-Mahmoud a en effet déclaré :

Ces excuses représentent un premier pas pour régler le problème. [voir 24 Heures ici]

Ce qui veut dire qu'il y en aura d'autres et, vraisemblablement, d'autres humiliations.

Après ces deux dernières capitulations honteuses la Suisse démocratique, et championne du droit, aura bien du mal à l'avenir à donner des leçons de moralité aux autres ... alors qu'elle avait su jusqu'à présent résister, ce qui était tout à son honneur.

Francis Richard

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